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Théâtre des Quartiers d'Ivry  (Ivry)  janvier 2023

Spectacle conçu et interprété par Marie Rémond et Caroline Arrouas.

En 2021, la sortie du documentaire de Callisto Mc Nutty, "Delphine et Carole insoumuses" a relancé l'intérêt pour la vidéaste Carole Roussopoulos, morte en 2009, qui avait partagé les combats féministes de Delphine Seyrig, et avait initié la grande actrice aux techniques vidéos durant les années 1970.

Après la mort de celle-ci en 1990, Carole n'abandonnera pas le combat, toujours caméra au poing, et surtout en animant le centre de documentation Simone de Beauvoir qu'elles avaient créé ensembles pour rassembler et faire circuler tous les films militants de tous les temps tournés par les féministes de tous les pays.

En octobre dernier, on a pu avoir un aperçu de l'aventure de Carole et de Delphine grâce à "Rembobiner", spectacle du Collectif Marthe."Delphine et Carole", pièce écrite et interprétée par Marie Rémond et Caroline Arrouas, n'a pas tout à fait choisi le même angle d'attaque : il s'agit ici de mettre en avant les deux personnages, en privilégiant plutôt celui de Delphine (Marie Rémond) alors que "Rembobiner" s'intéressait davantage à celui de Carole, jouée ici par Caroline Arrouas, et s'accompagnait de beaucoup plus d'extraits de films ou de vidéos qu'elle avait signés.

Il faut dire que sur le plateau très encombré de "Delphine et Carole", il n'y a paradoxalement pas d'écran vidéo. On entend donc des extraits de leurs films par la voie de magnétophones à bandes ou à cassettes, et l'on peut apercevoir sortant d'une petite télé des images provenant d'un numéro spécial d'Apostrophes où Bernard Pivot n'apporte pas vraiment sa contribution à la cause des femmes...

En revanche, perruque frisée sur la tête, Marie Rémond rejouera un numéro de 7/7 avec Anne Sinclair, puis revêtue d'un tablier conforme à celui du film, rendra hommage au plus grand rôle de Delphine Seyrig, celui de Jeanne Dielman où elle épluche des pommes de terre plutôt que de jouer les grandes bourgeoises éthérées pour Truffaut ou Resnais.

Se concentrant moins sur le militantisme de Carole Roussopoulos, très lié aux utopies révolutionnaires des années 1970, Marie Rémond et Caroline Arrouas s'amusent à stigmatiser le règne de la phallocratie en 2023 en dénonçant les clichés machistes dans les livres scolaires, le pourcentage dérisoire de rues aux patronymes féminins, etc. Elles joueront même un "sketch" où Marie, venue présenter un projet de féministe, devra subir un producteur caricatural et pourtant dont le discours semble tout à fait plausible aujourd'hui encore.

En transformant Delphine Seyrig en personnage central, Marie Rémond et Caroline Arrouas ont pris un gros risque, car, elles le savent bien, une part non négligeable du public, parmi les jeunes et aussi chez les vieux, ne connaît pas (ou plus) cette "Grande Dame" et aura bien du mal à comprendre la situation historique dans laquelle les deux femmes évoluent.

Sans doute, elles auraient pu être plus didactiques. Ce n'est pas d'une gravité rédhibitoire mais c'est dommage qu'elles présentent leurs deux héroïnes comme deux agitatrices un peu rétro, alors qu'elles sont toujours au cœur des choses. Quelle femme, aujourd'hui, sacrifierait son statut de star pour jouer une ménagère belge ?

Et avec quelle lucidité puisque, il y a quelques jours, un jury anglais a proclamé que le plus grand film du siècle passé était "Jeanne Dielman, 23 rue du Commerce, 1080 Bruxelles" de Chantal Akerman.

Delphine Seyrig était une femme de conviction. Inoubliable dans son métier, et désormais, grâce aux recherches récentes sur elle, rétablie à sa juste place dans l'histoire du féminisme aux côtés de son amie Carole Roussopoulos. Bravo à "Delphine et Carole" d'y avoir participé, avec la même détermination, la même impertinence.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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