Il y a chez Guilhem Fabre quelque chose de différent, qui sort de l’ordinaire. Déjà, il est également comédien : il participe entre 2016 et 2020 aux créations au Festival d’Avignon de l’écrivain et metteur en scène Olivier Py, depuis 2018 au spectacle Ze Big Grande Musique d’Emma la clown, il joue en en 2019 au cinéma avec Camélia Jordana et Niels Schneider dans le film Curiosa réalisé par Lou Jeunet, depuis l’été 2021, il joue dans Madame Pylinska et le secret de Chopin aux côtés d’Éric-Emmanuel Schmitt et en janvier 2022, il intègre la troupe du Jeu des Ombres de Valère Novarina, mis en scène par Jean Bellorini.
Ensuite, il est le créateur du projet uNopia qui organise à partir du printemps 2019 des tournées de concerts dans un camion-scène. Et puis maintenant, ce premier disque regroupant des œuvres de Bach : Partita n°6 en mi mineur, BWV 830, le Prélude en si mineur, BWV 855a (arr. Siloti) et de Rachmaninov : Sonate n°2 en si bémol mineur, op. 36, l’arrangement de Rachmaninov de la Partita n°3 en mi majeur, BWV 1006 créant un lien entre les deux. Un choix de programme audacieux et judicieux.
Le pianiste sait se mouvoir entre les deux compositeurs. Il parvient à une sorte de transversalité de couleurs, cette même façon de caractériser les plans sonores, entre emportements, contemplation et clarté. Il s’éloigne de certains diktats esthétiques, mais touche au cœur de l’écriture ne perdant jamais de vue la compréhension mélodique, contrapuntique ou architecturale. La sonate n°2 ne manque pas de caractère mais le pianiste y modère ses ardeurs, dans la Partita n°6 il s’y montre impressionnant avec un sens du discours acéré. Avec ses choix, ses partis pris on ne peut parler que d’une interprétation sincère et non d'une interprétation laissant la place aux "calculs".
Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.