Comédie satirique écrite et mise en scène par Attilio Maggiulli, avecHélène Lestrade, Joëlle Séchaud et Laura Galidie.
Maire de Paris depuis 2014, Madame Anne Hidalgo a amplement démontré une qualité d'hyperlaxité de contorsionniste lui permettant d'atteindre simultanément les sommets himalayens du ridicule et les profondeurs abyssales de l'incurie.
Tout comme, relayé quotidiennement par les médias et régulièrement épinglé par les humoristes, le fonctionnement en auto-allumage de sa fertile et surabondante boîte à idées.
Des idées qui ne seraient que farfelues si elles n'étaient pas mises en oeuvre dans le cadre d'une entreprise de destruction de la capitale menée avec la détermination sans faille d'un Attila contemporain et d'affinités subjectives très électives, celles des 2,17% d'électeurs parisiens qui ont soutenu sa candidature présidentielle.
Son grotesque avatar tragi-comique est un des protagonistes de l'opus "La Diva Hidalgo, Reine des Bobos", qualifié de "jeu de massacre", écrit et mis en scène par Attilio Maggiulli dans lequel il tacle sans aménité quelques unes des élucubrations et impérities de celle surnommée, et entre autres, Notre Drame de Paris et entre en résonance avec un ressentiment personnel.
Et plus précisément au regard des difficultés rencontrées par le lieu atypique couleur de ciel clair à la façade et à l'intérieur baroques qu'il a fondé avec Hélène Lestrade en 1980, la Comédie Italienne, sise rue de la Gaité connue comme la fameuse rue des théâtres, dans lequel il perpétue la tradition de la commedia dell'arte et du théâtre populaire et qui tente de résister face à l'indifférence de la municipalité via un maire d'arrondissement qui cependant n'hésite pas à acquérir un immeuble du Marais abritant une discothèque gay afin de "garder un lieu festif LGBT" et "préserver de la diversité culturelle à Paris centre".
Formé par Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan et à l'Ecole de théâtre Jacques Lecocq à Paris, e qui laisse augurer de ses tropismes de jeu, Attilio Maggiulli met en scène une partition pamphlétaire hybridant satire, parodie et caricature à l'argument dystopique.
En effet, Arlequin, l'âme du théâtre campé par Joëlle Séchaud faisant office de guide et de narrateur, propose au public un voyage dans le futur, en l'année 2048 onzième ère du chou selon le calendrier vegan, et dans la Lune pour voir qui se passe dans le Landernau parisien pour constater non seulement la pérennité des dérives du présent mais envisager les calamités à venir, dont, et entre autres, les Jeux Olympiques de 2024 et un Paris devenu propriété qatarienne, depuis le coeur même de l'Hotel de Ville
Et toujours, nonobstant, dans un accoutrement de danseuse berbère de pacotille, sa rivale Aïcha Dati, interprétée par Laura Galidie, qui veut être calife à la place du calife, toujours aux manettes, la même figure, devenue un clown cacochyme à laquelle Isabelle Lestrade prête une élégance éthérée, qui après avoir occupé son siège senior, un container poubelle doré avec son rat-doudou, a été sacrée Reine de Paris avec pour trône une kitschissime bergère Louis XV capitonnée, emplumée et enluminée comme les aiment les nouveaux nababs.
Un spectacle impertinent et sagace à l'humour résolument roboratif à découvrir et à soutenir. |