"Je tire à blanc
Avec un jouet qui fait « pan-pan"
Et je reste sur le banc
J’aimerais jouer avec les grands
Mais on m’a mis au ban
On m’a mis à la table des enfants
Je tire à blanc
Je n’ai que moi, je suis qu’un pauvre type
Personne me veut dans son équipe
Putain c’est tellement déprimant
Je tire à blanc
Je tire à blanc
C’est pire que d’être impuissant
Je ne suis qu’un sale blanc
Un mort parmi les vivants"
Qui est Jean Felzine, celui que l’on retrouve avec son groupe Mustang, en duo avec Jo Wedin ou en solo où les claviers prennent le pas sur les guitares ? Un rockeur, une sorte de dandy pop, un crooner électro ? Tout cela à la fois mais pas forcément en même temps, encore que. Pour autant, il y a des fils rouges : une signature vocale, un phrasé, une élégance, un humour pince-sans-rire, la qualité de l’écriture, des textes mordants et fins qui osent tout les sujets. Et puis on ne va pas se mentir la recherche du graal musical, tendre vers la chanson parfaite. Et on ne le répètera jamais assez, mais à ce jeu jean Felzine est plutôt mof que bof.
Jean Felzine est donc de retour en solitaire avec ce très synthétique Chord Memory : un ordi, des synthés, boîtes à rythmes, groove discret, une voix, un son, des timbres vintages (qui titilleront les oreilles des quarantenaires), un croisement d’une idée pop franco-anglaise, pas de grands effets mais l’essentiel est clairement là.
"A l’ENA comme à la Sorbonne, Tout le monde a joué la Playstation, Et notre président Macron, A peut-être eu des Pokémons, On vit dans une fanfiction, Dans une série d’animation".
Et puis des histoires sur l’alcool et l’amitié ("Chord Memory"), l’amour ("Je vis quand même"), la crise de la quarantaine et la culture geek ("Doudou", "Ordi dis-moi", "Fanfiction"), et puis "À blanc" dont vous découvrirez le texte. Et même deux reprises : "Dans la rue" d’Aristide Bruant et "Cette femme est un mystère", reprise de "She’s a mystery to me" de Roy Orbison, composée par Bono et The Edge. Orbison / Bruant / Felzine une évidence finalement.