Il est de coutume quand on démarre l'écriture d'un article sur un groupe de shoegaze de rappeler les origines de ce mouvement noisy-pop des années 90, de parler de Ride et My Bloody Valentine et de conclure par le fait que le genre s'est éteint doucement et que rares sont les groupes à proposer ce style musical à notre époque.

Le Rennais Yann Canevet avec son nouveau projet Sarakiniko a décidé d'aller à l'encontre de cette idée et parvient avec ce premier album Red Forest à réveiller le genre en conservant une veine pop abordable à la première écoute. Tout y est : les longues nappes distordues, le chant éthéré, les guitares qui s'empilent pour faire un maximum de bruit dans un calme qui attend pourtant de belles tempêtes.

Sans jouer dans les clichés ou les redites de groupes légendaires, le trio retranscrit toutes les inspirations nineties dans des ballades noisy-pop comme la charmante "Hello" ou l'incroyable "All is fine" dont la mélodie restera longtemps dans les têtes, tandis que les amateurs d'ouragans soniques se pencheront plutôt sur l'introduction avec "Can't See You" ou encore "Sun Dance" qui constitue un autre grand moment de ce superbe album.

Repéré par le programmateur des Transmusicales qui en avait fait son disque de chevet avant d'inviter le groupe au festival de décembre dernier, parfaitement produit et totalement addictif, Red Forest de Sarakiniko est à écouter d'urgence, et, on s'en doute, très fort.