Comédie de Gilles Dyrek, mise en scène d'Eric Bu, avec Hervé Dubourjal, Isabelle de Botton, Amandine Barbotte, Camille Bardery, Lauriane Escaffre, Benjamin Alazraki, Jean-Gilles Barbier et Gilles Dyrek.
Autour d'une table d'été, Pierre-Henri a convoqué toute la parentèle dans la grande demeure familiale à la campagne dans le but de se parler. Sauf que les membres de la famille n'en font peut-être pas tout à fait partie....
Ces comédiens engagés pour la semaine ont été réunis pour une sorte de jeu de rôles par un homme condamné par la maladie et devront incarner chacun un des membres de la famille disparue dans un accident d'avion. Tous auront leur méthode pour rentrer dans leur personnage.
Le formidable scénario de Gilles Dyrek sur une idée géniale d'Eric Bu que celui-ci a d'abord mis en image avec bonheur dans le film éponyme trouve naturellement sa place sur les planches avec des protagnistes rassemblés en huis clos.
L'ingéniosité de la mise en scène et de la scénographie de Marie Hervé éclairée à merveille par Cécile Trelluyer confèrent à l'ensemble une note de fantaisie permanente. Le tout est souligné par la musique guillerette de Stéphane Isidore.
Les rivalités et jalousies entre comédiens sont un régal pour le spectateur. A la susceptibilité des uns répond le cabotinage des autres. Et à l'ingénuité des uns, la bêtise de ceux qui se croient intelligents. Fiction et réalité se mélangent pour créer un trouble permanent. Gilles Dyrek a écrit une partition splendide aux rôles équilibrés pour des acteurs.
Tous sont magnifiques : Amandine Barbotte, Camille Bardery, Isabelle de Botton, Lauriane Escaffre, Benjamin Alazraki (avec trois personnages dont un désopilant lutin-accessoiriste!), Jean-Gilles Barbier et Gilles Dyrek entourent Hervé Dubourjal impérial en Pierre-Henri qui mène le jeu avant d'être dépassé par la tournure des événements.
Dans un spectacle mené tambour battant par cette équipe sensationnelle dirigée de main de maître par Eric Bu, les rebondissements et les changements d'émotions se succèdent pour un résultat éblouissant. Des monologues sincères tranchent avec la comédie qui se joue.
Réflexion sur la famille et formidable mise en abyme sur le métier d'acteur dont le titre lui-même est un hommage au théâtre, "Le Retour de Richard 3 par le train de 9h24" est un bonheur théâtral comme on en fait peu. |