Spectacle musical conçu par Laurent Viel et Isabelle Aichhorn interprété par Laurent Viel dans une mise en scène de Isabelle Aichhorn.
Après, notamment, des évocations passionnées des grands noms de la chanson française dans des spécial dédicace ainsi "Viel chante Brel" et "Viel chante Barbara" ou en medley ainsi dans son opus "Chansons aux enchères" avec un florilège des chansons de son coeur, Laurent Viel s'engage dans une nouvelle aventure.
En effet, il présente un spectacle disruptif conçu comme une épopée musicale intime égrenant son parcours de vie et déclinant des thèmes en résonance autobiographique de celui qui se sent "étrangère dans un corps d'homme".
Elaboré en collaboration avec Isabelle Aichhorn, "L'Homme Femme" constitue la transposition scénique de son album éponyme constitué de chansons inédites, dont il a écrit certains textes et pour lequel il confié la plume et les notes à des compagnons de route, tels, et entre autres, Xavier Lacouture, Romain Didier, Thierry Garcia et Roland Romanelli.
Un opus résolument placé sous le signe du mood et du groove. Du mood car, sous le signe du temps qui passe avec ses griffures et de l'adieu à l'enfance, résolument placé sous l'obédience de la recherche du temps perdu de Marcel Proust avec en incipit ses premières lignes, celles emblématiques du "Longtemps je me suis couché de bonne heure".
Et en épilogue, associé avec les paroles conclusives d'un titre d'une des idoles du panthéon de Laurent Viel qui ont rythmé sa vie, formé son goût et forgé sa vocation d'artiste, "Une dernière danse" de Sylvie Vartan, avec le temps perdu qui ne reviendra pas mais qui peut être retrouvé fusse l'instant d'une chanson.
Du groove, un groove funky qui, nonobstant la pluralité de signataires, traverse la composition musicale qui apporte une couleur rythmique en adéquation avec la partition textuelle et dont la bande-son de l'orchestration instrumentale - claviers, guitare, piano et saxophone - est reprise sur scène.
Il en résulte un superbe seul en scène qui bénéficie de la mise en scène atmosphérique d'Isabelle Aichhorn dépourvue de décor pour privilégier l'approche d'un espace mental et efficacement soutenue par la création lumière, du crépusculaire aux sunlights, et les séquences vidéo d'Antoine Le Gallo et le clip d'animation graphique réalisé par Laetitia Laguzet pour le titre "Qu'est ce qu'il y a d'aussi bon ?".
Les qualités d'interprète sensible de Laurent Viel, et showman mis au pas de danse par Raphaël Kaney Duverger, s'imposent davantage encore avec émotion, et parfois quelques bulles malicieuses, dans ce spectacle autofictionnel de résilience "pour transformer le laid en beau, le traumatisme en force, et pouvoir pardonner". |