La Laiterie accueillait ce 18 avril le festival des Femmes s'en mêlent pour un panachage d'artistes très différents les uns des autres, du calme de Mi And L'Au à la frénésie extatique de Soldout.
Choix étrange que de faire débuter la soirée avec la prestation de Mi And L'Au au club.
Avec uniquement l'amplification de leurs instruments, le duo franco-finlandais joua ses balades acoustiques dépouillées et aux paroles susurrées devant un public respectueux : tâche difficile dans le cadre d'un festival et si tôt dans la soirée.
Le groupe aurait gagné à profiter d'un public peut être moins nombreux mais plus réceptif en fin de soirée. Direction la grande salle pour les retrouvailles avec Mona Soyoc, une moitié de Kas Product, quasiment sur ses terres.
Depuis la fin du groupe légendaire nancéen des années 80, Mona avait participé à des projets artistiques moins faciles d'accès en tant que guest star. Les rumeurs disaient qu'elle continuait de produire des démos et de les distribuer au compte goutte, rumeur confirmée puisqu'un album devrait voir le jour prochainement avec Arnaud Rebotini à la production.
Pour la première fois, Mona se présentait ce soir là en solo sur scène, prête à relever le défi, armée de sa guitare et de son ordinateur.
Visiblement ravie de retrouver un public qui ne l'a pas oubliée et qui l'accueille chaleureusement, Mona Soyoc fit un récital de compositions rock brutes de sa voix puissante et a revisité quelques joyaux de Kas Product que la salle accueillit à sa juste mesure. Nostalgie.
Avec un Daggers Dawn tout juste sorti, Ginger Ale présentait ce nouvel album et sa pop teintée eighties, fruit de participations diverses comme pour leur Laid Back Galerie d'il y a quelques années.
Angèle David-Guillou (alias "Klima") est maintenant la véritable interprète du groupe.
Moins électro que par le passé, le groupe présente maintenant un pop légère qui fleure bon les grands noms du passé sans en copier les gimmicks.
On regrettera cependant un manque de nervosité pour quelques morceaux. Retour dans la grande salle pour un changement radical de registre et où le duo belge de Soldout fait déjà danser le public avec ses morceaux électroniques popisant devant des projections vidéos.
On notera particulièrement leur "I Dont Want To Have Sex With You" qui fait mouche, titre qui les fit connaître dans le Benelux.
Aux machines David joue les DJ tandis que Charlotte déclame des textes simples et répétitifs, accrochée à son micro (telle la chanteuse W des Kills) qu'elle ne quitte que pour rejoindre elle aussi les machines.
Simplicité et efficacité, ma bonne surprise de la soirée !
Finalement très judicieusement programmées dans la petite salle qui apporte l'intimité nécessaire à leurs morceaux, les 5 filles de The Organ (têtes d'affiches ?) débutèrent sans attendre la fin de Soldout.
Sans réelle communication avec le public, mais semblant totalement habitée lorsqu'elle chante, l'androgyne et fascinante Katie Sketch tient la pop du groupe sur ses seules épaules alors que le reste du groupe semble absent. Bien sûr les influences sont évidentes : The Smiths, mais aussi The Cure ou Joy Division. Point d'orgue de leur concert, leur "Brother", se révèle toujours aussi efficace et le phrasé de Katie reste un pur bonheur pour les fans (tels que moi) des Smiths.
On pourra crier au plagiat ou s'en ravir, il demeure que l'on passe un très agréable moment avec ces filles tatouées. Alternant les scènes et les genres, le festival des Femmes S'en Mêlent peut s'enorgueillir de s'offrir quelques exclusivités telles les retours de Mona Soyo à Strasbourg ou Elli Medeiros à Paris au milieu de groupes du moment ou de découvertes.
Epousant la palette musicale féminine actuelle, la programmation se révèle encore une fois très juste et cohérente. Une soirée agréable et variée. |