Monologue dramatique de Diastème interprété par Fanny Soler dans une mise en scène de Karine Dedeurwaerder.
rès de vingt ans après, "La Tour de Pise", le texte de Diastème immortalisé à sa création par l'exceptionnelle Jeanne Rosa pour qui il a été écrit sonne toujours aussi juste.
Les réflexions de cette jeune femme sur un plongeoir qui fait le point sur elle-même et interroge sa relation aux hommes n'a pas pris une ride.
Karine Dedeurwaerder à la mise en scène a rassemblé une équipe émérite pour un résultat concluant : le décor d'Alexandrine Rollin (le plongeoir central en bois entouré de plaques vitrées qui renvoient la lumière) est superbe et finement éclairé par Miguel Acoulon tandis que Serge Bouc et Jacques Gaffet ont conçu un environnement sonore de grande qualité.
Tout concourt à mettre la comédienne dans les meilleures dispositions possibles. Et c'est l'habile Fanny Soler (qui n'est pas sans rappeler son illustre prédécessrice) qui fait entendre toute la subtilité du texte de l'auteur de "La Nuit du thermomètre".
Le désarroi qui se dégageait dès le début de la pièce n'est pas ici apparent au premier abord mais la comédienne, à l'aisance de jeu manifeste et dirigée avec grande précision par Karine Dedeurwaerder, finit par laisser transparaître heureusement les fêlures de son personnage.
Elle campe également parfaitement tous les rôles secondaires, montre une belle énergie et le sens du rythme dans ce spectacle de qualité qui s'approprie avec justesse le texte de Diastème et en propose une version fidèle et efficace. |