Spectacle conçu et interprété par Virginie Séba accompagnée par la musicienne Fabienne Conte.
Depuis quelques années, dans les arts comme dans les sciences, les femmes reviennent en force pour contester une écriture de l'Histoire où seuls les hommes tiennent le haut du pavé.
On a pu déjà voir quelques spectacles, comme "Prix No'Bell" d'Elisabeth Bouchaud, remettant à leurs places des savantes spoliées du Nobel par des hommes sans scrupules.
Dans "L'incroyable Sister Rosetta Tharpe", sous-titrée " une pionnière du rock'n'roll", Virginie Séba raconte l'histoire de la première "guitar-héroïne", bien avant ses célèbres homologues masculins, Jimi Hendrix, Eric Clapton ou Mark Knopfler.
Qui savait ça ? Et pourtant, on peut la voir, guitare électrique en main, en train de chanter le célèbre gospel "Jericho" au premier festival de Jazz d'Antibes-Juan les Pins, en 1960. Né en 1915, mariée épisodiquement à un pasteur dont elle va garder le nom, elle mourra à 58 ans en 1973.
Historiquement, elle est donc bien antérieure aux "garçons" à qui on attribue la paternité du rock comme Chuck Berry, Elvis Presley ou Little Richard.
Virginie Séba explique comment Rosetta Tharpe, joueuse de guitare très douée, s'est électrifiée pour enregistrer quelques gospels après avoir rencontré Cab Calloway au "Cotton Club" en 1938. Elle créera notamment "This Train". Pour illustrer ses propos, la narratrice s'est adjointe une brillante guitariste, Fabienne Conte.
Dans ce spectacle bref et décontracté, on ne croulera pas trop sous les documents. On comprendra donc parfaitement les apports de Sister Rosetta, la fusion qu'elle a opéré entre gospel, jazz et blues.
On retiendra la bonne humeur féministe et didactique de Virginie et de Fabienne. Une bonne humeur qu'on partage en tapant des mains en l'honneur d'un vrai personnage, dont on n'oubliera plus l'existence...
Il y a quelques années, certains faisaient polémique en affirmant que les "blancs" avaient volé le "rock" aux musiciens noirs. Aujourd'hui, grâce à Virginie Séba, on ajoutera un fait, cette fois désagréable aux machos, puisque cet homme noir était en réalité une femme noire. |