Boygenius pourrait être assimilé à un Crosby, Stills, Nash and Young de l’indie rock actuel. Il s’agit d’un supergroupe dont le concept fait toujours peur car la somme des talents individuels ne donne pas nécessairement un projet commun pertinent (bel exercice philosophique à méditer).
Boygenius se compose de Julien Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridgers, trois musiciennes américaines de très grands talents qui ont toutes débuté autour des années 2017/2018 par d’excellents disques, les plaçant immédiatement sur le devant de la scène indie rock américaine prescrite par Pitchfork. On relèvera toutefois que par la suite, Phoebe Bridgers a pris plus d’ampleur avec son phénoménal Punisher et une énorme exposition qui l’amènera même à collaborer avec The National sur leur prochain disque.
Ce groupe est né en 2018 lors d’une tournée commune avec un EP qui sera suivi d’un silence pendant 5 ans avant l’annonce de leur concert à l’édition 2023 de Coachella où on comprend alors qu’un album va enfin sortir et c’est maintenant chose faite avec cet opus au titre simple et ironique The Record.
On retrouve bien évidemment la pâte de Phoebe Bridgers signant des ballades comme "Emily I’m Sorry" et "Revolution 0" ainsi que celle de Lucy Dacus signant les mélancoliques "True Blue" et "Leonard Cohen" et de Julien Baker au son plus électrique comme "$20".
Ainsi, si on retrouve clairement la pâte de chacune des artistes, cela ne donne pas une compilation d’EP car le tout conserve une grande homogénéité. L’introduction a capella est d’ailleurs parfaite pour illustrer cette osmose qu’on retrouve également avec ces trois mains sur la pochette des trois autrices-compositrices-interprètes.
Cet album tout simplement excellent devrait figurer à juste titre dans les tops de fin d’année.
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