C'est dans un Glazart aux lumières très tamisées que s'étaient donnés rendez-vous les fans de world rythmé et hybride. Quelques réfractaires au football, totalement étrangers à ce qui se passait ailleurs, dans un stade ou un autre alors que les Transglobal Underground nous faisaient l'honneur d'un retour en France après plus de 4 ans d'absence.
En première partie, Les Recycler auront le privilège de venir chauffer la salle bien décidée de toute façon à gigoter aux rythmes des percussions africaines et des samplers.
Un avant goût de Transglobal donc mais considérablement allégé tout de même. Si les boucles de sons font mouche il manque un peu de musicalité à l'ensemble. Recycler dispense un électro-world avec des chants tribaux africains plutôt funk à l'image du titre de leur album AlphaBhangraPsychedelicFunkin mais sans chant vivant, les voix étant sur bande, ce qui retire de l'épaisseur.
Les musiciens en tout cas mettent une sacrée ambiance (et en premier lieu sur scène) avec des Dj frénétiques, Tcherno assurant une grande partie du spectacle, et un percussionniste en transe pendant qu'Eric le bassiste en tenue exotico-hype, le seul noir du groupe, reste impassible.
Une musique parfaitement formatée pour faire danser à grand renfort de décibels un public de festivaliers cet été !
Quatre ans que Transglobal Underground n'avait pas pas joué à Paris. Ce concert, un an après la sortie de leur dernier album Impossible Broadcasting, pâtit un peu de sa programmation pendant les vacances pascales alors que le festival Les Femmes S'en Mêlent bat son plein. Le Glazart n'est pas bondé mais le public, plutôt des 30-40 ans, est manifestement composé de fans ultimes de la première heure qui se masseront bien vite autour de la scène, jusqu'à présent plutôt dégagée, lorsque les musiciens de Transglobal feront leur entrée sur scène.
Transglobal Underground jouera dans une formation groupe avec Sheema Mukherjee (sitar/basse), Tim Whelan (claviers/machines), Rav (dhol/dholak), Hami Lee à la batterie, d'un guitariste / sampler, menée par la voix envoûtante de Tuup, qui tâte aussi des percussions, vibe control oblige !
Et de la vibe il va y en avoir ce soir ! A peine arrivé sur scène, Tuup dans sa chemisette "Drum", ses multiples bracelets et ses boucles d'oreilles "tunnel" annonce la couleur ! Ca va bouger ce soir, nous sommes les Transglobal Underground International Soundsystem !
Et pour être internationaux, ils le sont. On voyage plus loin et plus vite que jamais tout en restant sur place à sautiller comme des cabris. Ainsi les Transglobal nous emmènent en Asie, en Afrique, en Europe de l'Est et bien sûr dans leurs terres d'origine ... c'est à dire Londres et ses clubs dans lesquels les Dj rivalisent de classe pour faire danser les gens.
Depuis 1992, ce collectif délivre un mix éclectique de house, dance et world beat. Transglobal Underground a toujours usé d'un riche potentiel sonore venant de ses collaborations multiples de l'Afrique, notamment avec les collaborations de Natacha Atlas et Doreen Webster, de l'Asie et de l'Inde. Il a réussi ce qui paraissait impossible, la fusion des musiques primitives et des rythmes contemporains, et a ouvert la voix non seulement à la world music mais notamment à ce que l'on a appelé " la révolution Asian Underground ".
Et ses concerts sont toujours flamboyants et chatoyants. Si sur la scène du Glazart, cet aspect semble moins prégnant du fait de l'exiguité de la scène, Transglobal Underground n'a rien perdu de son pouvoir hypnotique et cathartique.
Discrets, le batteur et Tim Whelan aux samplers n'en sont pas moins survoltés. Gurjit Sirha est déchaîné et saute sur place avec son énorme tambour autour du cou sur lequel il tape de toutes ses forces avec des baguettes de métal. Pendant ce temps, les petites mains dodues de Sheema Mukherjee se baladent à une allure incroyable et avec une virtuosité remarquable sur le sitar, immense instrument qui semble venu d'une autre époque.
Transglobal Underground jouera le meilleur de son dernier album Impossible Broadcasting ("The Khaleegi Stomp IB", "Yellow And Black Taxi Cab", "Radio Unfree Europe", "Vanilka" et "The Sikh Man And The Rasta") passant du rap malien de "Cikan-Me Message" aux sonorités d'Europe de l'Est de "Take The A Tram" et "Isis K".
Le groupe y dissémine aussi quelques morceaux plus anciens qui déclencheront les hurlements de joie du public ("Mouth wedding", "Nile Delta Disco", "Drums of Navarone", "One Of Our Dholaks Is Missing").
Dans la salle, tout le monde bouge et danse et sur scène les musiciens sont heureux car la magie de leur musique opère toujours de manière communicative et fusionnelle. C'est la vibe man ! et on en redemande ! Et il faudra pas moins de deux rappels pour rassasier le public. |