Comédie burlesque écrite et interprétée par Alexis Chevalier et Grégoire Roqueplo dans une mise en scène de Thibault Truffert.
Les comédiens Alexis Chevalier et Grégoire Roqueplo réactivent leurs avatars scéniques du duo clownesque Guigue & Plo qui, en 2019, officiait dans l'opus humoristico-burlesque "Ici et là", en les déclinant dans un spectacle du même registre de la clownerie métaphysique mais dans une veine différente.
En effet, son titre, paraphrase de la cultissime légende de l'embématique tableau "La Trahison des images" du peintre René Magritte, implique une référence au mouvement artistique du Surréalisme dont effectivement ils déclinent certaines caractéristiques thématiques, dont le rêve et la métamorphose, que le mode d'expression du collage.
Mais par sa créativité échevelée, son caractère potache et sa pratique du "sans queue ni tête" ressort davantage à un mouvement antérieur, celui désigné par l'onomatopée primale DADA, le dadaïsme.
Ainsi, "Ceci n'est pas une saucisse" met aux prises un directeur de théâtre campé par Alexis Chevalier qui, tirant la leçon de la crise sanitaire résultant de la pandémie de la Covid 19 ayant entraîné la fermeture autoritaire et arbitraire des lieux de culture classés par la puissance publique "non essentiels", envisage de le recycler en chambre froide pour une activité économique estampillée essentielle, celle du commerce de bouche.
Ce au grand dam du comédien-squatteur Plo, interprété par Grégoire Roqueplo, qui ne peut se résoudre à comparer le comédien à une saucisse ni à se reconvertir en commis-boucher.
Il en résulte donc une confrontation entre pragmatisme et radicalité notamment autour de la notion d'essentialité, de l'objet et le rôle de la culture et de la place des arts de la scène dispensée moins sous une forme discursive que de saynètes loufoques lesquelles abordent égalment des sujets comme, et entre autres, la thérapie par le rire et les divagations de la psyché.
Celles-ci sont boutiquées en un patchwork s'avérant souvent déroutant et, qui contrairement aux mouvements artistiques précités, ne tendent pas à la subversion au regard d'une situation donnée mais à la résilience.
Annoncé pars les deux compères comme une "comédie burlesque, carrément loufdingue et décalée", le spectacle tient sa promesse.
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