En 2022, le Musée Maillol accueillait l'exposition itinérante "Hyperréalisme - Ceci n'est un corps" présentant la production récente de la fine fleur de renommée internationale de la sculpure ressortant au mouvement de l'Hyperréalisme.
En 2023, le Musée d’Arts de Nantes prend le relais avec la monstration intitulée "Hyper sensible" destinée à susciter une approche sensible de l'inquiétante étrangeté de l'hyperréalisme.
Mais les commissaires Sophie Lévy et Katell Jaffrès, respectivement directrice du musée et responsable de la collection d'art contemporain, précisent qu'elles ne proposent pas "un état des lieux de la sculpture hyperréaliste, mais d’y porter un regard sensoriel en relation avec la sensibilité et l'affect.
Elles ont opéré une sélection de onze artistes* et une quarantaine de pièces, dont certaines inédites, réunies dans un parcours ordonné en trois axes réflexifs : "Du vrai avec du faux", "Corps, fictions, miroirs" et "Le paradoxe de l’invisible".
Autour d'un espace central occupé par l'installation "Excentrique" constituée d'une groupe de neuf corps grandeur nature composant une construction géométrique humaine réalisée par Daniel Firman, et avec la scénographie de l'Atelier AtoY, l’exposition invite le visiteur à une extra-ordinaire déambulation.
L'Hyperréalisme, une réalité illusionniste du "life-like"
Outre son caractère vulgarisateur, l'exposition s'avère riche d'enseignements car elle initie une mise en perspective de l'Hyperréalisme avec l'Histoire de l'Art et la représentation du corps, en l'espèce assurée par l'insertion de focus historiques, et opère un questionnement sur les limites de la sculpture et de ses enjeux formels.
Car son caractère disruptif réside dans l'abandon des matériaux classiques de la sculpture, tels le bois, le métal et la pierre, au profit de produits de synthèse dont le silicone et l'utilisation associé à a technique du "lifecasting" consistant en un moulage sur le modèle vivant concourant à une parfaite réalité illusionniste.
La figure humaine "plus vraie que nature" constitue le répertoire figuratif hyperréaliste avec le corps humain dans tous ses âges, du nouveau-né (Daniel Firman - "Babies") à la vieillesse (Tip Toland - "If I hold my brain, will I rise", Marc Sijan -"Lady in black").

Et selon les genres de la statuaire, le corps portrait, en pied (Duane Hanson - "Cheerleader") avec le souci de la représentation d'états émotionnels, ainsi en situation quasi-méditative (Sam Jincks - "Série Attitude Laurie" - John DeAndrea "Kneeling") voire en lévitation (Tony Matelli - "Josh") et dans le genre du nu e genre du nu (Sam Jinkx - "Kneeling woman", John DeAndreas "Ariel I", "Amber reclining").  Egalement le portrait en buste (Evan Penny - "Camille", Jamie Salmon - "Lily") ou en morceaux (Gilles Barbier - "Hello") qui renvoie entre autres à la pratique du fragment des maîtres de la sculpture moderne, voire caché (Berlinde De Bruyckere - "Spreken").
D'autres oeuvres correspond à la scène de genre picturale avec un personnage mis en situation (Duane Hanson - "Flea Market Lady", "Playing Game").
A ne pas rater, "Les Herbes folles" de Tony Matelli.
En préambule à la visite à voir :
un diaporama de l'exposition in situ
en vidéo :
l'exposition en images
les entretiens avec les artistes de l'exposition
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