Si vous ne le savez pas encore, les éditions Hélice Hélas ont l’habitude de nous proposer des beaux livres, aussi bien dans la forme que dans le fond. La publication de l’ouvrage Des carillons quand tu meurs ne déroge pas à cette règle.
Ici, c’est un roman policier peu classique que les éditions Hélice Hélas nous proposent, un roman très psychologique, à la trame asymptomatique, presque métaphysique, où l’on apprend, par digressions, plein de choses.
L’auteur, Brian Hughes, est un poète anglais reconnu, qui a publié en Angleterre son roman terminé en 2007 avant son décès à 81 ans. Passionné par l’histoire de l’olympisme, les dangers du nucléaire militaire ou pacifique et les relations entre le pouvoir et la finance, il en fait les thèmes de ce roman.
L’histoire a pour principal personnage un certain Harry Binns, un ex commissaire de Scotland Yard qui a pris sa retraite dans une ville paisible au milieu de l’Europe. En Angleterre, en haut lieu, on s’intéresse à lui car il semble ne pas avoir raccroché. Un criminel supposé mort occuperait encore son esprit.
On demande à Louis, un compatriote en exil comme lui, de faire sa connaissance afin d’en savoir plus. Louis n’est pas un espion professionnel ; son dada, c’est l’histoire des Jeux Olympiques. Il accepte pourtant d’exécuter sa mission, puis y prend gout, faisant la connaissance au passage d’une femme de l’entourage de Binns qui va changer sa vie.
L’histoire se déroule donc à Lausanne, capitale de l’olympisme autour d’une poignée de personnage qui ont pour point commun d’être dans une forme d’errance. Une puritaine sexy, un financier véreux, une fillette qui dit toujours la vérité comme personnages notamment et des lieux emblématiques sont parcourus par le lecteur comme le musée olympique au Botswana ou encore l’hôtel de la paix à Lausanne, lieu de la signature d’un traité en 1923 qui redélimitait les frontières de la Turquie.
On va trouver aussi de nombreuses anecdotes historiques dans cet ouvrage, sur Pierre de Coubertin par exemple mais aussi une analyse subtile et critique des jeux olympiques, devenu une machine à fric où tout est marchandisation, où règne aussi la corruption, notamment lors de l’attribution des villes qui les accueillent.
C’est aussi un ouvrage critique sur le nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, présentant les dangers (production et transport) et les problèmes de recyclage des matières nucléaires. Un ouvrage qui fait réfléchir donc avec quand même une intrigue qui s’appuie sur des rebondissements, un ouvrage surprenant et habile, construits autour de problématiques contemporaines, faites de vérités et de doutes qui se dévoilent au fil des pages. |