Comédie dramatique de Joan Casas, mise en scène d'Aurélie Rolin, avec Neus VIla et Cédric Chayrouse.
Un homme, une femme, mais pas de chabadabada. Un couple, quelque part, hier ou aujourd'hui. Une histoire ordinaire. Des fragments de vie éclatée, des instants, des émotions mais sans linéarité, morceaux d'un puzzle universel disséminé.
Ils se parlent mais ne se touchent pas, ne se regardent pas, chacun jouant son rôle d'homme et de femme. Ensemble mais seuls. Une lucidité terrifiante de désespérance et d'espoir.
L'écriture de Joan Casas est précise, nette, sans ambages, la peau sur l'os. Un théâtre de distanciation exigeant pour un public averti. La mise en scène d'Aurélie Rolin, qui tend à l'abstraction, des tâches de couleur vives dans un décor noir, une dynamique hachée pour une mécanique des sens toujours en éveil, laisse place aux seuls mots pour une perception objective et critique de la société à travers l'écriture de l'auteur.
Très investis, les deux jeunes comédiens sont remarquables. Neus Vila et Cédric Chayrouse réussissent une belle prestation et donnent leur âme aux personnages. Ce soir-là, dans le dernier tableau, des larmes perlaient aux yeux de la jeune femme. Une larme s'écrase sur sa robe et y laisse une petite tâche humide... |