Spectacle conçu par Pascal Demolon et mis en scène par Pascal Demolon et Bertrand Degrémont, musique de Yuksek.
D'après le roman de Julie Estève
Adapté du roman Simple de Julie Estève, Pascal Demolon a créé une pièce aussi givrée qu’inattendue, dérangeante qu’attendrissante !
Seul en scène, dans un décor minimaliste, Pascal Demolon incarne Antoine. Antoine semble être un peu hors norme, un peu étriqué dans sa veste de costume et son bas de jogging, il est peut-être aussi "l’idiot du village". Il est l’homme qui a décidé de nous raconter l’Histoire, avec "un grand H". Il a mené l’enquête, et est bien décidé à nous livrer les éléments décisifs de sa vérité.
Nous sommes là pour mener l’enquête avec lui, au gré de ses révélations, et nous sommes priés de "prendre des notes". Mais on est prié de rigoler aussi, parce qu’Antoine ponctue ses phrases d’un systématique "faut bien rigoler !". Pourtant, au fil de la narration, on comprend le destin tragique de Florence et de Domi, de la Murène, et bien sûr d’Antoine, enquêteur numéro 1 de fait divers.
Antoine nous livre tous les indices, SES indices, toutes ses observations et ses commentaires sur les agissements d’un groupe social qui perd pied, et qui inéluctablement, se dirige vers l’irréversible. Antoine nous embarque avec brio dans une enquête policière aux multiples visages pour résoudre la question de "c’est qui qu’a fait quoi" ou "c’est quoi qu’a fait qui" ! La vérité des uns sera t-elle la vérité des autres ? Est-ce que ça intéresse quelqu’un, la vérité ? Florence a eu une vie très courte, parce que "quand elle est morte, elle avait 16 ans, presque 17, le 1er janvier 1987". Antoine nous raconte donc l’histoire de Florence, et de ce qui s’est passé ce 1er janvier 1987.
A travers cette folle histoire, Pascal Demolon nous fait voyager dans les méandres du vrai et du faux. Dans les interstices de la folie, de la misérable destinée de ceux qui voient tout, mais qui ne sont pas écoutés. Pascal Demolon incarne avec frénésie Antoine, attachant simplet pour qui la vie n’est pas si simple, et qui nous donne à voir la "normalité" des autres, de son entourage, des personnages pas très recommandables, en réalité. Pascal Demolon est époustouflant de justesse et de démesure, il évolue dans un décor déconcertant de simplicité, mais qui laisse toute la place au jeu débordant et pourtant si touchant de l’acteur. La pièce est à découvrir jusqu’au 1er juillet au théâtre de l’œuvre, courez-y !
Alors que la France est virtuellement sans gouvernement, il y a de quoi, entre autres problèmes, s'inquiéter pour la culture. Quoi qu'il en soit on sera toujours là pour la rendre la plus accessible possible.
Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.