Tous aux abris, un nouvel ouvrage de la géniale Emily St. John Mandel vient tout juste de débarquer dans toutes les bonnes librairies de France et c’est déjà un évènement pour moi tant j’aime cette auteure canadienne que j’ai découvert avec le génial Station Eleven, salué par la critique du monde entier. Elle nous avait proposé en 2021 L’hôtel de verre, un ton en dessous du précédent et de son nouveau, mais néanmoins toujours aussi déroutant et intrigant.
Elle revient donc avec La mer de la tranquillité (déjà, je trouve le titre sublime) et une couverture d’une rare beauté. Une fois n’est pas coutume, la lecture de cet ouvrage est particulièrement exigeante et déroutante, on a toujours du mal a comprendre au départ vers où elle nous embarque et on finit toujours le livre en se disant : "waouh, quel bouquin encore !".
Une fois encore, présenter l’ouvrage, en donner un bref résumé ou vous raconter de quoi il parle s’apparente à un chemin de croix. L’auteure nous propose un voyage qui part du début du 20ème siècle, en 1912 pour être précis pour aller jusqu’en 2401 au travers de 4 personnages qui couvrent 4 époques différentes.
Cela débute en 1912 avec Edwin St. John Mandel, qui arrive au Canada (un membre de la famille de l’auteure). Cela se poursuit en 2020 autour de Mirella et Vincent (une femme présente dans L’hôtel de verre, son précédent ouvrage) puis en 2203 avec Olive Llewellyn, une autrice de roman (Emily St. John Mandel que l’on reconnaît ici) qui fait la promotion de son ouvrage. En 2401, on se retrouve aux côtés de Gaspery Roberts, un voyageur dans le temps, sur une des colonies lunaires où l’institut du temps veille à la cohésion temporelle de l’univers. Un scientifique nommée Zoé s’interroge sur des anomalies qui la perturbent et charge Gaspery d’enquêter et de remonter l’axe du temps, à ses risques et périls.
Evidemment, tous ces personnages ont un lien entre eux, un mystérieux phénomène qui se produit à diverses époques, toujours de la même façon. On y entend un morceau de violon, accompagné d’un bruissement évoquant un engin volant qui décolle. L’expérience est toujours intense et brève, au point que l’on pourrait croire à une hallucination.
Avec cet ouvrage, l’auteure nous prouve encore qu’elle maîtrise parfaitement le voyage dans le temps entre le passé, notre temps actuel (cela parle notamment de la pandémie récente que nous avons vécue) et le futur bien lointain dans lequel ses personnages se croisent. Elle nous dévoile une intrigue une fois encore rondement menée autour de la recherche de l’origine de ces bruits mystérieux), maîtrisée du début à la fin, qui plus est réussie.
On sort de nouveau de cette lecture totalement sous le charme d’une auteure inclassable, qui prend soin de nous éblouir au gré de ses publications hypnotiques et déroutantes. Elle est bien une des auteures majeures de sa génération, La mer de la tranquillité ne fait que le confirmer. |