Live at Montreux Jazz Festival '07
(BMG) juin 2023
Ceci est une chronique doudou, une chronique madeleine de Proust. Je vais te raconter une petite histoire (vraie) : quand j’étais jeune, j’écoutais pas mal de variété française (c’est ce qui passait à la maison) jusqu’au jour où un copain m’a offert une cassette enregistrée (oui, à l’époque, on échangeait des cassettes, on n’avait pas les plateformes de streaming), donc disais-je avant d’entamer une longue digression, un copain m’a offert une cassette avec une face AC/DC et une face Motörhead : The Ace of Spades. Et là, la claque de ma vie !
Je ne vais pas te raconter de connerie, j'étais plus AC/DC à cette époque, mais il y avait toujours un album de Motörhead pas loin. L’un et l’autre groupe m’ont ouvert les portes de la damnation éternelle et du rock’n’roll bien énervé.
Comme tu le sais, Lemmy, figure emblématique, parfois controversée, du rock nous a quitté en 2015, 4 jours après avoir fêté ses 70 ans ! L’apôtre du Live Fast Die Young nous a dégommé les tympans de sa voix pleine de gravier et sa basse démoniaque. Lui qui a été le roadie de groupe comme Thin Lizzy ou Jimi Hendrix a découvert le rock avec les Beatles.
Avec Motörhead ils ont tout fait, des plus petites salles aux stades les plus immenses, ils semblaient être taillés pour la scène. Mon plus grand regret est de ne jamais les avoir vu en live. Je me suis longtemps consolé avec le live au Hammersmith : No sleep ‘til Hammersmith.
Quand j’ai appris qu’ils avaient joué au Montreux Jazz festival et qu’il y avait un enregistrement, j’ai voulu écouter ça. Que nous avaient-ils joué ? Leur titre version jazz ? Alors non, Motörhead reste Motörhead et ils ont joué du rock’n’roll. Lemmy l’a toujours clamé : we are Motörhead et we play rock’n’roll !
L’album nous propose les meilleurs titres du groupe sur les deux CD. Sur la fin, après avoir calmé le jeu en interprétant "Rosalie" de Thin Lizzy (tiens, tiens) gravé pour la première fois sur un disque, ils remettent le couvert avec un "Sacrifice" démentiel où le batteur Phil Campbell démontre tout sa puissance, assisté par un Mikkey Dee à la guitare, impérial. Ils calment à nouveau le jeu avec "Whorehouse Blues", précédé de "Killed by death" (mon titre fétiche) et "Iron Fist" et pour achever tout le monde, ils clôturent avec les incontournables "Ace of Spades" et "Overkill".
Ce concert nous démontre, s’il en était besoin, que Motörhead est capable de rallier un large public : du Hellfest au prestigieux Montreux Jazz Festival. Le festival, créé par Claude Nobs ne s’est jamais voulu élitiste et il est capable de donner la place sur scène à Dexter Gordon, comme à ZZ Top ou encore Deep Purple. Une belle preuve d'ouverture d'esprit !
# 01 octobre 2023 : Un été indien vaut mieux que deux automnes tu auras
Encore quelques jours de beau temps pour profiter des terrasses. Que cela ne vous empêche d'y emporter vos livres, votre musique ou de gambader sous le soleil jusqu'au théâtre, au cinéma ou au musée...