Le nom du groupe m’a immédiatement parlé à moi, arrière-petit-fils de mineur, les Gueules Noires, de la Loire. Ce groupe ci, mené par Dierick, lui, est belge. Là aussi les mineurs étaient légions et leurs conditions de travail pas meilleures que celles de mes aïeux.
Le groupe fait aussi allusion aux esclaves congolais, torturés et anéantis. D'où une pochette représentant une pioche et une machette.
Musicalement c’est rock, limite punk, flirtant aussi avec un son industriel sur le titre d’ouverture "I don’t believe" ou sur le traitement de la voix sur "What Do You Think". La voix de Dierick, justement, ne laisse pas indifférent et marque les esprits (en tout cas le mien).
Le groupe propose 12 titres, autant de coups de pioche que de coups de machette ! C’est, je l’ai déjà dit, punk dans la démarche et la musique, résolument rock et un hommage aux gueules noires de toutes origines, broyées par le système industriel (qu’il soit belge ou non). Ce qui n’empêche pas d’avoir des titres plus calmes comme "I won’t let you down".
Dierick est accompagné de Jocelyn Dreau à la basse ainsi que d’Augustin Foly (basse additionnelle), de Xavier Tribolet à la batterie à l’accordéon et de Yann Le Dube (batterie additionnelle), de Didier Dessers en tant que programmeur et les choeurs sont assurés par la Dierick’s Family.
L’album a été enregistré au studio ICP de Bruxelles par Joël Workman et associe titres en français, anglais et ce que j’imagine être du flamand : "Vrijdag" ou "Diep Graaf" par exemple.
Dierick est un artiste polymorphe : il est aussi à l’aise au théâtre qu’en musique en passant par la danse ou l’expérimentation plastique. Et, on dit même, qu’il joue entre image et anonymat et qu’il est un artiste sombre qui tend vers la lumière. Ce qui est certain, c'est que cet album ne te laissera pas de marbre, en tout cas, le simple titre "Boregne" lui m’a scotché par sa puissance émotionnelle !
A noter, pour clore l’album le titre "These Boots are Made for Walkin'", écrite par Lee Hazlewood, chantée et immortalisée par Nancy Sinatra qui initialement parlait d’une femme qui refuse les avances d’un homme et qui a été reprise comme emblème anti militariste lors de la guerre du Vietnam.
Un groupe à découvrir rapidement et profitons-en pour se cultiver sur l’histoire de nos gueules noires et des esclaves pour que plus jamais ce genre de choses ne se reproduisent et surtout qu’elles disparaissent !
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