Un grand ensemble, une histoire de constellation musicale, "de particules en orbite, toutes autonomes, toutes différentes, mais toutes connectées les unes aux autres par cette force de gravité qu’est pour nous la musique", d’amitié, de rencontres "au-delà de toutes frontières stylistiques (souhaitant) que cet ensemble laisse à entendre toutes ces histoires afin qu’elles ne fassent plus qu’une, un corps sonore se faisant l’écho du parcours et de la mémoire de chacun", une suite musicale en trois mouvements, voilà ce que propose le nouveau disque de Régis Huby.

Le large ensemble (référence à Steve Reich) est donc composé de : Régis Huby au violon, Guillaume Roy à l’alto, Marion Martineau au violoncelle et à la viole de gambe, Olivier Benoit à la guitare électrique, Pierrick Hardy à la guitare acoustique, Joce Mienniel à la flûte, Jean-Marc Larché au saxophone, Catherine Delaunay à la clarinette, Pierre François Roussillon à la clarinette basse, Matthias Mahler au trombone, Illya Amar au vibraphone, et au marimba, Bruno Angelini au piano, Fender Rhodes, Claude Tchamitchian, Guillaume Seguron à la contrebasse, Michele Rabbia à la batterie et percussions. Chacun apportant sa pierre à l’édifice.

Au-delà de l’aspect structurel identifiable, il y a dans cette suite un équilibre (un son d’ensemble somme d’individualités), un sens de l’architecture (de la superposition, de l’agencement sonore, de l'association entre écriture et improvisation), un travail sur des couleurs et des dynamiques variées et affirmées, de rotation presque des instruments (apparaissant, disparaissant, jeux de conversations, de textures, d’ambiances où le récit s’écrit lentement...), de mouvements sphériques "l’ellipse (symbolisant) ces trajectoires, ces cycles infinis, ces rotations en orbite de molécules toutes connectées entre elles dans un équilibre parfait et fragile".