Le nom de Julie Gasnier ne vous dit éventuellement rien, Superbravo, le groupe qu’elle compose avec Armelle Pioline et Michel Peteau peut-être plus, sinon on ne peut que vous enjoindre alors à le découvrir.

Feux de nuit est son premier album solo, mais nous sommes en terrain connu et conquis : on évolue dans un registre pop, une pop singulière, poétique, exigeante, joueuse. On ne lui fera pas injure en disant qu’elle a du métier, parce que cela implique chez elle un savoir-faire, un univers qui lui est propre, une maîtrise de l’écriture que cela soit de la musique ou du texte.

Julie Gasnier cisèle ses chansons (avec l’aide de l’amie Katel) sculpte les sons (utilisant toute une ribambelle d’instruments plus ou moins vintages qui donnent une certaine patine), terrain de jeux poétiques, art de la mise en formes, de l’architecture entre mélodies sophistiquées et traitements aventureux, sans jamais ne perdre le fil, une trame mélodique, dans une sorte de limpidité trouble, malgré son "éclectisme" conservant une réelle cohérence. Elle façonne des textes où l’intime prend une certaine place.

Il y a du sensible, une fragilité (qui va souvent de pair avec le sensible), une amplitude dans l’émotion et donc de la générosité, des chansons qui exhalent des parfums envoûtants.

En résulte un disque magnétique.