ComéComédie d'aventures théâtro-musicales de Pamela Ravassard et Garlan Le Martelot d'après un roman de Gilles Paris, mise en scène de Pamela Ravassard, avec Vanessa Cailhol, Florian Choquart, Garlan Le Martelot, Lola Roskis Gingembre et Vincent Viotti.
Le roman de Gilles Paris contant l'histoire d'un petit garçon prénommé Icare et que sa mère appelait "Courgette" a connu un grand succès. Son adaptation cinématographique, "Ma vie de Courgette" (2015) de Claude Barras avait donné un film d'animation, scénarisé par Céline Sciamma et avait obtenu deux César et une nomination aux Oscars en 2017.
C'est au tour de Pamela Ravassard et Garlan Le Martelot de s'emparer de "Courgette" pour en donner une miraculeuse version théâtrale, car, sans être devin, ce torrent d'émotions jamais larmoyantes ne peut que convaincre petits et grands.
Tout commence dans le drame. Courgette-Icare (Garlan Le Martelot) tue accidentellement sa mère en voulant tuer le soleil d'un coup de revolver. Raymond le gendarme (Vincent Viotti) le conduit aux "Fontaines", un orphelinat où il va rencontrer d'autres enfants fracassés par des vies débordantes de malheur. Avec Camille (Vanessa Cailhol), Simon (Florian Choquart), Ahmed (Lola Roskis Gingembre), il va former une bande d'inséparables, liés profondément par leurs destins chaotiques.
Pas de misérabilisme, beaucoup d'autodérision sans aucune trace de cynisme. Ici, on parle à hauteur d'enfants de dix ans, et, d'ailleurs, c'est l'âge où l'on conseille aux parents de commencer à emmener les leurs voir un spectacle qui devrait déclencher bien des discussions !
Autour d'eux, il y a les personnages de l'institution : la directrice, la psy, la femme de service, et la méchante tatie de Camille. Ils sont joués par le quatuor de jeunes acteurs, qui les poussent gentiment vers la caricature. Ainsi Florian Choquart compose une délicieuse directrice et l'on imagine qu'ils sont ce que les enfants grandis auront retenu d'eux.Quant au gendarme, lui aussi marqué par la mort de sa femme, il a tout d'un ange gardien bon et bourru.
La scène est parcouruz par un escalier en demi lune, sous-lequel il y a un espace réservé aux instruments, guitares et batterie. Car, "Courgette" est aussi un spectacle musical. Et s'ils jouent déjà plusieurs rôles, les jeunes comédiens savent aussi jouer de la musique. Mention spéciale à Vanessa Cailhol au chant, Florian Choquart à la batterie et... Victor Viotti à la guitare sèche.
Ce qu'ils interprètent, en plus, est assez pointu, puisqu'on y perçoit, entre autres, des accords d'une chanson de Moriarty. Cela contribue à générer toute une ambiance poétique, singulière, jamais gratuite ni allant vers la facilité.
On a dit la belle scénographie d'Annick Maugein avec au dessus de l'escalier à la rampe blanche, un néon bleu "Les Fontaines". Il faut aussi distinguer la lumière de Cyril Manetta, les costumes de Hanna Sjödin et l'indispensable travail son de Frédéric Minière.
Sans oublier la mise en scène de Pamela Ravassard qui intègre énormément d'éléments, pour aboutir à ce qui est vraiment, au bon sens du terme, un spectacle... spectaculaire. Les yeux y prendront autant de plaisir que le cœur. |