J’ai encore beaucoup de choses à découvrir sur de nombreux sujets d’histoire que je ne maîtrise pas encore suffisamment à mon goût, notamment pour etre plus précis dans mon enseignement. L’empire mérovingien et plus généralement la période médiévale en font partie.
Alors qu’en une synthèse digne de son nom est publiée sur un sujet qui rentre dans ma logique de découverte, vous vous doutez bien que je m’empresse de la voir rejoindre ma bibliothèque et mes lectures. Les éditions Passés Composés me permettent d’avoir accès à des ouvrages de grande qualité, toujours accessibles, qui viennent éclairer ma lanterne, qui a sans cesse besoin d’être ravivée.
Ici, j’ai pu découvrir une magnifique synthèse consacrée au premier empire franc avec la dynastie des Mérovingiens. A la plume de cet ouvrage, on retrouve évidemment un spécialiste de la question, Bruno Dumézil, normalien, agrégé d’histoire et docteur en Histoire médiévale, professeur à La Sorbonne.
Des temps mérovingiens ne surnagent aujourd’hui que quelques images d’Épinal : le vase de Soissons, la culotte du bon roi Dagobert… Si rien ne prédisposait les rois des Francs à diriger un vaste territoire en Europe, il y eut pourtant une dynastie qui occupa le trône trois siècles durant, plus que toutes autres à l’exception des Capétiens. On peut donc s’interroger sur ces Mérovingiens en se demandant comment parvinrent-ils à un tel succès??
Pour comprendre la création de cet empire informel et sa pérennité, Bruno Dumézil sollicite, à nouveau frais, l’ensemble de la documentation. De Childéric et son fils Clovis aux "rois fainéants", l’auteur montre que le monde mérovingien se maintint parce qu’il fut sans cesse agité de mouvements, que l’on peut considérer comme des crises ou comme des réformes, mais qui obligeaient de multiples acteurs à s’investir dans la vie du royaume : institutions, relations avec le roi, identités présentes ou passées, tout pouvait être discuté ou reformulé. Tel fut le monde de Théodebert le Grand, Brunehaut, Chilpéric Ier, Frédégonde et de leur famille, tel fut l’empire des Mérovingiens.
Avec cet ouvrage, l’auteur cherche donc à rendre moins obscur ces trois siècles de dynastie mérovingienne autour de rois décriés par les historiens du roman national, ces fameux rois fainéants entourée de reines présentées souvent dans des termes peu élogieux.
Il nous montre les forces de cet empire, de ses rois francs, dont Clovis (connu pour son baptême et sa défense du pape et de la chrétienté) mais aussi Charles Martel, connu lui pour sa victoire à Poitiers contre les Arabes.
Il nous montre comment au cours de ces trois siècles, la sociologie politique du monde occidental a pu connaître des transformations importantes, comment la stabilité du Regnum mérovingien s’explique par l’adaptation de ses élites à ces changements.
Encore une fois, ce type de synthèse est parfait pour appréhender une période historique que l’on connaît peu ou pour compléter ses connaissances. En prenant soin de nous proposer un ouvrage accessible à tous, pour peu que l’on soit un peu curieux ou passionné d’Histoire, Bruno Dumézil nous offre une lecture passionnante sur les Mérovingiens. |