Ma semaine aura été rythmé par des lectures africaines. Après avoir lu l’ouvrage d’Oyinkan Braithwaite venant du Nigéria, je me suis embarqué plus au sud du continent africain pour aller découvrir un auteur venant du Zimbabwe que je ne connaissais pas.
Dambudzo Marechera, né en 1952, a grandi au Zimbabwe dans un contexte de discrimination raciale, de pauvreté et de violence. Etudiant brillant, il se heurte à ses professeurs au sujet du programme d’enseignement colonial. Il est renvoyé de l’université lors de troubles estudiantins. Il est aussi le premier écrivain africain à recevoir avec La maison de la faim, le Guardian Fiction Prize. Marechera est mort du SIDA en 1987, il avait 35 ans.
Les éditions Zoé ont fait le choix de nous publier son ouvrage, autour d’une nouvelle traduction de Sika Fakambi. La Maison de la faim que nous raconte l’auteure, est autant celle du narrateur, où le moindre morceau de pain a valeur d’or que le symbole de l’appétit de vivre et d’apprendre d’un adolescent qui grandit dans un milieu hostile, raciste et pauvre. C’est aussi le symbole de l’enfermement ou plutôt des enfermements. De l’enfermement dans la misère, dans le ghetto, dans la condition noire, voilà là le cœur de cet ouvrage.
C’est un livre coup de poings que nous proposent les éditions Zoé autour de l’histoire pleine de fureur d’un jeune homme au cœur du Zimbabwe avant l’indépendance. L’écriture est véritablement percutante, pleine de fougue, parfois abrupte aussi. On n’est pas véritablement dans un roman classique mais plutôt dans un texte (une nouvelle principale avec des courtes fables ou poèmes pas toujours très compréhensibles qui suivent un entretien principal de l’auteur avec lui-même) qui nous dresse le quotidien de diverses personnes dans un township africain.
Une fois encore, je sors de cette lecture plutôt perplexe étant sûrement passé à côté de tous les messages que voulait faire passer son auteure, plein de fougue et de révolte, perdue selon moi dans les nombreuses métaphores pas toujours limpides. Il me faudra sûrement une seconde lecture pour apprécier encore davantage cette lecture virevoltante à l’intensité verbale fulgurante. |