La salle du 18ème arrondissement, subventionnée par la Mairie de Paris et dédiée principalement aux artistes émergents de la chanson française est difficilement identifiable par le public. Peu d'exposition, pas de publicité, on a souvent l'impression de s'y retrouver entre professionnels de la profession.
Or, ce soir, on préssent que quelque chose est en train de se passer. Le concert de Gervaise affiche complet.
Je garde un souvenir particulier de cette artiste puisque c'est elle que j'ai vue en premier en live en sortant de la parenthèse COVID.
Et pourtant, je n'ai pas l'impression de voir la même personne en scène. Bien entendu, les obsessions années 80 restent présentes. La reprise de "Boys, Boys, Boys" de Sabrina, adaptée en hymne à la sororité, ou la citation d'Eurythmics en début d'un morceau en témoignent, mais la musique urbaine a infusé dans sa variété.

Ceci semble parler à un public essentiellement féminin et trentenaire, mais pas seulement. Qu'il est agréable de se retrouver au milieu d'un public d'âge, de sexe, de couleur et d'horizons mélangés !

La présence scénique de Gervaise, coupe au bol, cheveux peroxydés, costume blanc, épaulettes et gants en métal, qui danse et va vers le public, est impressionnante. Gervaise enflamme la salle, les fans crient à la fin des chansons sur les thèmes de la liberté, du consentement ou du plaisir. Il y a quelque chose dans l'air qui fait penser que Gervaise ira loin.

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