Au moment où sort le film de Barbet Schroeder, "Ricardo et la peinture", une merveille de documentaire contemplatif, sur un peintre qui respire le bonheur et qui, surtout, sait le partager avec les plus jeunes dans ses ateliers de peinture qu'il anime dans le petit village breton où il vit, François Place, un des plus grands illustrateurs français, s'est lui aussi intéressé à Ricardo Cavallo. Il lui rend hommage dans un très bel album, "L'Enfant, le peintre et la mer".
En jetant seulement un regard sur la couverture, on sera immédiatement convaincu de la beauté de son travail. On y voit le peintre assis sur un rocher parmi des dizaines de rochers en pleine activité face à la mer et aux falaises. A ses côtés, un jeune garçon en ciré jaune, aussi attentif qu'admiratif, parle à Ricardo.
A une époque où la lecture du "Grand Meaulnes" n'est plus un moment obligé de l'adolescence, François Place invente une petite histoire d'amour juvénile qui n'aurait pas déplu à Alain Fournier.
Le message de François Place est à l'image de ses dessins, tout empreint des frémissements de son jeune héros, qui à la chance de pouvoir éveiller à la fois son regard à la peinture, à la nature, à l'amour.
Hymne à la beauté, à toutes les beautés qui font bondir les cœurs purs, "L'Enfant, le peintre et la mer" de François Place rivalise avec le film de Barbet Schroeder, "Ricardo et la peinture", pour ouvrir les clés de la création aux jeunes et aux moins jeunes et leur expliquer ce qu'est un artiste et à quoi il sert.
L'album est parfait pour les préadolescents, ceux qui ont 10-12 ans et qui sont sollicités par une profusion d'images. Celles de François Place pourront leur ouvrir le regard et leur faire faire leurs premiers pas vers les chemins de l'art.
C'est tout ce qu'on leur souhaite et l'on saluera encore une fois la qualité du travail de François Place, très grand illustrateur depuis des décennies, très grand artiste tout court. |