C’est un titre à rallonge qui n’est pas aussi optimiste que l’on pourrait l’espérer. Pour moi, Madness, puisque c’est d’eux dont il s’agit, c’est avant tout le groupe de tubes planétaires, ska et plein de bonne humeur.

Mais, la vie étant ce qu’elle est et le monde n’ayant pas décidé d’aller bien, Madness suit le mouvement et nous offre un nouvel album plein d’un regard sombre.

Pour cet album, le groupe a fait aménager un studio, à Cricklewood, dans un ancien espace industriel, où le groupe, qui est éparpillé un peu partout, décide de poser ses valises en 2019 pour commencer à regrouper de quoi écrire. La pandémie passe par là, le groupe déserte le lieu le temps que tout aille mieux et revient faire ce qu’ils savent faire de mieux : de la musique.

Alors oui, je trouve que l’on est loin des titres phares, que le ska est plus lent, le regard plus sombre, mais finalement, le monde n’est plus si rose et le groupe, comme nous, vieillit et il est peut-être plus lucide aussi.

Nouveauté, le groupe a décidé de se produire lui-même, non pas que les producteurs précédents aient été médiocres, loin de là, mais arrivé à un stade, le groupe a eu envie de retranscrire sa propre folie lui-même, sans filtre, disent-ils. Ils ont tout de même fait appel à Matt Glasbey (Ed Sheeran, Alt J) pour les aider.

Le résultat est là : 14 titres reliés entre eux de petits intermèdes, comme autant d'entractes, liant les les 3 actes de cette pièce. Les thèmes abordés sont multiples, que ce soit "Beginner’s 101" qui raconte une histoire de crime, "Round we go", qui parle de l’amour inconditionnel d’une mère pour, je cite, son petit merdeux narcissique et arrogant, qui vois l’apparition de Grace, la femme de Woody pour la première fois sur un disque de Madness. C’est pop, ska parfois, triste et joyeux à la fois, déstabilisant mais la vie ne l’est-elle pas également ?

En point final résonne "In My Street", qui est le titre planétaire "Our House", passé nous dit le groupe "au travers le miroir d’entonnoir, sa comédie noire brûlante étant adoucie par son swing vaudevillesque".

Au final un album qui swingue, peut-être pas autant qu’on pourrait le croire, mais qui ne nous laisse pas sur le pavé.