Bon, je ne vais pas te mentir, j’ai un vrai problème avec cet album de Dirty Fonzy. Dirty Fonzy n’est pas un groupe de minots, qui viendraient de débarquer dans le paysage du punk-rock hexagonal. Ils vont fêter leur 20 ans de carrière.
Ce n’est pas parce que le groupe a choisi de renverser un peu les conventions internes au groupe. En effet, ils expliquent que pour ce Full Speed Ahead, qu’on pourrait traduire par à pleine vitesse ou plus trivialement par à toutes bombes, le groupe a choisi de composer et expérimenter collectivement.
Le résultat est là dès le titre éponyme : un refrain fédérateur, une mélodie qui nous porte et un hymne assurément pour tout le public. Mais le groupe ne s’est pas contenté d’un bon titre, non ! Il nous offre, une fois de plus j’ai envie de dire, un très bon album.
Ce n’est pas non plus qu’ils soient sur le label Kicking Music, qui abrite Burning Heads et qui assure la distro des Bad Religion. On retrouve encore Not Scientists et The Eternal Youth et j’en oublie. En un mot, tout ce qui se fait en terme de punk rock est sur le label (mais pas seulement et c’est une preuve d’ouverture).
Ce n’est pas non plus parce que les titres s'enchaînent et que la vitesse ne retombe pas. Le groupe aura beau nous dire qu’ils ont mis une bonne dose de power pop, ils n’en n’ont pas perdu leur fougue.
Alors, non ce n’est pas l’album de la maturité, ils le clament, c’est en tout cas pas demain la veille que le groupe va raccrocher les gants ! Surtout quand j’écoute un titre comme "Casual Day", titre plus punk que rock. Certes, ils posent un peu le pied sur le frein pour "How many times", la huitième piste. Un titre teinté de reggae et aux paroles profondes, ce qui ne sous-entend en rien que les autres chansons aient des paroles vides de sens, le titre suivant, "Things we’ve never said", le démontre aussi. Ce qui ne va pas les empêcher de nous faire marrer avec "Beervengers" (sujet d’un clip extraordinaire).
Non, mon vrai problème est une question existentielle : qu’est-ce que ce manchot royal vient faire ici ? Le Manchot royal est une espèce d’oiseaux de la famille des Spheniscidae, deuxième plus grande espèce de manchots après le Manchot empereur. Parce que, oui, on se cultive aussi dans le punk rock ! Et là, on le retrouve errant dans un ville abandonnée et qui n’a rien à voir avec son habitat naturel. Au verso, il attend le bus alors qu’il est clairement stipulé sur la pancarte que les manchots sont interdits. Et je ne parle pas de l’intérieur où il est carrément dans le studio. Non vraiment, qu’est-ce que ce manchot fait là ? Mystère !
Ce qui n’en est pas un en revanche, c’est que Dirty Fonzy n’a rien perdu de sa fougue, mais je l’ai déjà dit et nous promet des soirées bien chaudes dans des salles qu’on souhaite pleines. Tu l’as compris, à part ce manchot qui m’interroge, j’adore cet album qui me rappelle chaque jour que oui, l’âge est dans la tête et que tant que des groupes comme Dirty Fonzy joueront, je resterai éternellement un sale gosse !
# 06 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Beaucoup de choses à découvrir encore cette semaine en attendant la MAG#91 vendredi. Du théâtre, du cinéma, de la lecture et de la musique au programme, et toujours le replay de la MAG#90...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.