Comédie dramatique de Jean-Frédéric Vernier, misnen scène de Serge Sandor, avec Raymonde Becker, Marie Brival, Patrick Geffroy, Moulay Sahoul et Gino Thibault.
Frédéric est un jeune homme qui a décidé d'être utile aux autres. Pour cela, il consacre désormais une partie de son temps libre à venir en prison visiter les détenus hospitalisés qui souffrent de pathologies graves ou même qui sont en fin de vie, sans espoir de rémission ou de guérison.
Là, dans une pièce mise à sa disposition, il va écouter les récits de ces hommes et de ses femmes dont il est souvent le seul interlocuteur, la seule présence extérieure.
Sensible, mais devant les écouter sans les juger, sans même montrer tout ce qui le choque ou l'émeut dans les propos de ses personnes auxquelles il est confronté, Frédéric fait preuve d'une grande résilience, écoute avec le plus possible d'empathie ces humains que la vie a cabossés en essayant que sa présence soit pour eux quelque chose de réconfortant.
C'est dur, c'est passionnant. Il faudrait que bien d'autres Frédéric existent et tentent avec la même petite flamme intérieure d'aider ceux qui sont inexorablement seuls au bout du rouleau.
Cette pièce écrite par Jean-Frédéric Vernier a été mise en espace par Serge Sandor avec la collaboration artistique de Samia Ramdani, deux professionnels expérimentés du théâtre "hors le théâtre". Avec l'aide de la Compagnie du Labyrinthe et de l'association bien connue des "Petits frères des pauvres", ils ont confié à cinq personnes dites en difficulté le soin de jouer les personnages que visite Frédéric, lui-même interprété par le comédien Denis Verbecelte.
Le texte de Jean-Frédéric Vernier n'a pas été conçu spécialement pour ses "non-professionnels". Il faut vraiment mettre des guillemets à leur statut car, sous la direction de Serge et Samia, ils font vraiment un beau travail d'acteurs. Si l'on ne connaissait pas le contexte des représentations, on pourrait même très bien ne pas préciser qu'ils sont des "amateurs".
On ne fera aucune distinction entre Raymonde Becker, Marie Brival, Patrick Geffroy, Moulay Sahoul et Gino Thibault. Tous les cinq réussissent à convaincre les spectateurs qu'ils sont ces prisonniers en détresse, que Frédéric est en train de partager avec eux leurs derniers moments de vie.
Jean-Frédéric Vernier n'en est pas à son coup d'essai théâtral et "M'en allant promener" est un texte émouvant, jamais mélodramatique et plein de subtilité. Le rôle qu'il a confié à Denis Verbecelte n'est pas facile.
Celui-ci montre bien qu'un visiteur de prison n'est pas en représentation et qu'il faut admirer ces personnes de cœur qui accomplissent cette "mission" sans rien en attendre, même si l'on comprend très vite que ce qu'ils reçoivent a à voir avec quelque chose d'indicible.
Découvrir "M'en allant promener" sera aussi un partage pour les spectateurs et ils seront aidés par la qualité artistique de l'entreprise. On félicitera chaudement et on remerciera pareillement tous ceux qui auront contribué à son indéniable réussite. |