Chez Froggy’s Delight, on ne lit pas que des ouvrages provenant des grosses maisons d’éditions, nous proposant des auteurs confirmés, connus mais aussi des nouveaux auteurs. Sortir des sentiers battus, donner sa chance à des auteurs publiant dans de plus petites maisons d’éditions est aussi, et très souvent pour ce qui est de la musique et du théâtre, ce que l’on aime faire.
Recevoir ce type d’ouvrages, découvrir de nouvelles plumes, vous en parler est pour nous un réel plaisir, encore plus lorsque l’ouvrage s’avère être une belle découverte.
Les éditions du Panseur nous proposent en cette rentrée 2024 un très bon bouquin, le premier roman d’une certaine Léna Pontgelard, jeune autrice ayant fait un master à Sciences Po, puis un autre dans l’édition avant de devenir éditrice. Léna Pontgelard vit actuellement à Paris, Une si moderne solitude est son premier roman. Ce premier roman, nous emmène à la rencontre des Bonnie and Clyde de la parentalité.
Depuis combien de temps Léon et Marie s'aiment ? Ils diraient depuis toujours, comme si rien n'avait existé avant eux. D'ailleurs en dehors d'eux, il n'y a rien. Même Amande n'a pas trouvé sa place. Il s'était pourtant glissé à l'intérieur de Marie, puis avait grandi. Mais Amande est mort, à la clinique, sous la lumière d'un néon blanc.
Depuis cette fausse couche, Marie fabrique un nouvel Amande, une poupée avec des mèches noires comme les siennes, des boucles comme celles de Léon, et d'autres, blondes et brunes. Elle fait avec ce qu'elle trouve, du moment que les enfants ne bougent pas trop...
Léon, lui, a fait une liste de traits, de défauts, de qualités et de couleurs d'iris qu'il préfère. Il se dit qu'en matière d'enfants, Marie aura les mêmes goûts que lui. Peut-être qu'ils pourraient en essayer un, pour voir...
Le lecteur, au fil des pages se retrouve plongé dans la folie de ce couple traumatisé par la fausse couche de Marie. Une folie parfaitement décrite par la plume subtile et noire de l’autrice, teintée d’humour aussi qui dégage une ambiance très étrange, autant que l’est ce projet de fabriquer cet enfant idéal.
La grande qualité au-delà de l’histoire intrigante, étrange et même dérangeante qu’elle nous propose repose sur l’écriture et le style de l’auteur. On est véritablement dans une expérience de lecture, bien loin des lectures assez traditionnelles que l’on peut avoir d’habitude. Il y a dans ce roman une grande folie tant la relation de ce couple à l’enfant est assez irréel, très surprenante. Cela impose alors une réflexion sur le couple, sur les moyens que l’on peut mettre en œuvre pour sortir de la dépression.
On ne sort pas indemne de la lecture de ce premier roman, Une si moderne solitude, qui porte parfaitement son titre. Plongez-vous dans cet ouvrage qui explore la zone grise de la normalité et de la folie, vous ne serez pas déçus. |