Encore une petite lecture bien sympathique venant d’une maison d’édition canadienne qui gagne à être connue tant ses publications sont des petites pépites. C’est ici l’occasion de découvrir un auteur canadien vivant à Montréal, auteur de deux romans déjà qui nous propose une fantasmagorie tokyoïte avec Le fantôme de Suzuko, son troisième roman.
L'action se déroule au cœur de Tokyo, entre une galerie d'art contemporain, le fleuve Sumida et le marché aux poissons de Tsukiji. Un Montréalais retourne au Japon, où son amoureuse a disparu dans des circonstances tout à fait singulières. Ainsi commence cette histoire d'amour et de deuil, un récit sur la présence des absents. Dans ce roman sensuel et déroutant se croisent une femme aux paupières incandescentes, un peintre serbe, une taxidermiste, des flamants roses et des corbeaux, une renarde et des chats sans queue.
L’ouvrage peut quasiment se lire d’une traite si l’on a deux heures à lui consacrer. Il nous embarque au cœur d’une ville japonaise, Tokyo au décor parfait pour l’histoire qu’il nous raconte. Une ville superbement décrite, souvent arpenté à vélo, dévoilant traditions et modernité, jardins et cerisiers bien connus au Japon tout comme les marchés aux poissons.
Mais c’est aussi l’histoire d’une absence que nous propose l’auteur, une histoire d’amour et de deuil aussi. L’auteur trouve les mots justes pour nous décrire l’absence de l’être aimé et tous les lieux de la ville qui lui sont associés.
On suit ce fantôme de Suzuko au gré des lieux tokyoïtes, dans une atmosphère sensuelle et mystérieuse, envoûté par les mots et les maux de l’auteur, porté vers un dénouement insoupçonnable et une tension dramatique qui monte au fil des pages.
C’est vraiment un très bel ouvrage sur le Japon que nous propose cet auteur canadien, un roman qui donne terriblement envie d’y aller pour visiter tous ces endroits si différents et se confronter à la démesure de cette mégapole.
# 03 novembre 2024 :Pendant que l'on retient notre souffle
Une semaine qui verra, ou non, le monde basculer du côté obscure de la force, la force avec un petit "f". D'ici là cultivons-nous pour éviter de finir comme "eux". Et toujours Le replay de la MAG#91 disponible en attendant la #92 le 8/11...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.