Posons-nous une minute, enfin nettement plus, mais arrêtons tout. Oublions la vie trépidante, oublions les soucis et les tracas, que ce soit un lumbago (pour votre serviteur), un souci avec un collègue, son patron, son voisin ou la personne qui partage votre vie. Oublions et prenons le temps de découvrir un instant suspendu, un moment de pure jubilation.

The Reed Conservation Society s’est mis au français, apprends-je en lisant le communiqué de presse, après des EP en anglais. Ça tombe bien, je ne connaissais pas The Reed Conservation Society. Oublions aussi mon ignorance (ça m’arrange).

Maintenant je connais, et à l’instant même le clavier blues du titre "Saint-Elme Dans le Désert" me fait dire que j’ai vraiment de la chance. Stéphane Auzenet et Mathieu Blanc ont fait appel à la voix de Natacha Tertone sur deux titres, "La nage indienne" et "Le Mont de Piété". Apport qui sublime un peu plus la voix.

La pochette de cet album au titre surprenant : La société de préservation du roseau représente une superbe peinture (de Sophie Lecuyer) et est très aquatique. Elle annonce un album qui traite de peinture et d’amour.

Une guitare un peu fifties qui ouvre l’album et on s’en donne "A cœur joie". Le duo souhaitait nous raconter des histoires d’amour nous disent-ils, dans un monde de chaos ou à distance. Ils m’ont envoûté et je suis heureux de me dire que nous avons des artistes aussi talentueux.

Musicalement, c’est tout ce que j’aime : inclassable. Juste je dirais musique française, poétique et aux paroles intelligentes. Des refrains que je me suis surpris à reprendre après deux écoutes. Il faut quand même que vous sachiez qu’ils ne débarquent pas de nulle part, je ne citerai que Vérone (je te laisse chercher) où Stéphane Auzenet tenait la basse avec Fabien Guidollet qui officie au sein de Facteurs Chevaux, que nous aimons beaucoup, ou encore de La Reine Garçon, que nous aimons aussi beaucoup.

J’espère sincèrement que vous réserverez un bel accueil à cet album qui le mérite tellement.