Une fois encore, chez Froggy's Delight, on parle des maisons d’édition moins connues, même des maisons d’éditions québécoises qui nous permettent de dénicher de très belles lectures. Québec Amérique, depuis bientôt 50 ans, s’attèle à enrichir une littérature francophone diversifiée, vive et rigoureuse. Elle s’est imposée comme l’une des plus grandes maisons indépendantes du Québec. Je retrouve ici un auteur découvert il y a tout juste un an avec son ouvrage, Le Roitelet.

Ici, c’est deux ouvrages de Jean-Francois Beauchemin que j’ai pu avoir entre les mains pendant les vacances de Noël. Jean-François Beauchemin est écrivain depuis 20 ans déjà. Tous ses livres dont plusieurs ont été récompensés de prix prestigieux interrogent l’âme humaine, s’étonnent de la vie de l’esprit, s’émerveillent de l’activité des sens et s’émeuvent de la beauté du monde.

Son dernier ouvrage, Archives de la joie est un petit traité de métaphysique animale. Je retrouve avec cet ouvrage la superbe plume de l’auteur, sa poésie qui nous transporte. Dans ce recueil de courts textes imprégnés de poésie et marqués par l'omniprésence des animaux, Jean-François Beauchemin dresse une sorte de bestiaire de la mémoire, revisite sa vie et ses joies grâce à une façon oubliée de voir le monde que les animaux, précisément, lui ont remémoré.

L’auteur s’émerveille de tout et il nous le raconte avec ses mots, souvent hors du temps, toujours précis et beaux.

Le vent léger est le deuxième ouvrage de Jean-François Beauchemin qui est paru en ce début d?année 2024. Bien différent d?Archives de la joie, il nous raconte l?histoire d?une famille touchée par la maladie incurable d?une mère. À l?automne de l?année 1971, cette famille composée de six enfants délurés et de leurs parents vit une existence paisible à la campagne. La mère, bientôt malade, est l?objet de l?attention tendre et des soins empressés du père et de ces enfants aimants, à la fois graves et légers, introspectifs et expressifs.

À leur récit de ce passage obligé par le malheur et le chagrin s?enchevêtrent divers événements ponctuant l?histoire récente du Québec et du monde. Comme si l?aventure humaine n?était en vérité ni petite ni grande, mais jalonnée de faits, de courants et de hasards, tragiques ou frivoles, formant à la fin un collier, ou une chaîne, celle de cette existence dérisoire et merveilleuse que nous traversons tous.

Toujours porté par cet écriture poétique caractéristique de l?auteur canadien, Le vent léger se veut lumineux et grave à la fois, nous faisant réfléchir intelligemment sur le sens de la vie. Réflexion et émerveillement sont encore au rendez-vous de cette lecture, que je vous conseille vivement.