Hola amigo, le nouveau Gabino Iglesias est arrivé pour notre plus grand plaisir. Gabino Iglesias est pour moi l’une des belles découverte lecture de 2020 avec le terrible Santa Muerte et sa couverture superbe et originale. Amusant et déjanté, cet ouvrage et cet auteur qui gagne à être connu fut suivi d’un autre livre que je n’ai pas lu (honte à moi), Les lamentations du coyote.
Je ne pouvais donc plus me permettre de rater la publication de son troisième roman, Le diable sur mon épaule, marqué une nouvelle fois par une couverture belle et intrigante. Reçu quelques jours avant sa sortie, j’ai pu me plonger dans ce livre, au cœur d’une guerre de cartels mexicains et de junkies qui forment un cocktail explosif très addictif. Un peu plus de 300 pages avalées en quelques jours, pour pouvoir maintenant vous en parler.
L’histoire se déroule au Texas, plus précisément à Austin. Lorsqu’on diagnostique une maladie grave à sa fille, le monde de Mario s’écroule. Il se met à négliger son travail, se fait virer sans ménagement, les factures d’hospitalisation s’accumulent et sa femme cède lentement au désespoir. Décidé à relever la tête, Mario contacte Brian, un ancien collègue devenu dealer de meth. Celui-ci lui propose un marché d’une effroyable simplicité : la vie d’un homme, contre six mille dollars. Sans une once d’hésitation, Mario accepte. Et découvre que la violence est un excellent remède à la colère qui l’habite. Mais La Huesuda, la déesse de la mort, plane sur son existence. Et la tragédie le frappe à nouveau. Lorsqu’il accepte une ultime mission pour un cartel de Juárez, la spirale de violence qui se déchaîne alors achève de le convaincre qu’il n’aurait jamais dû ouvrir la porte au diable.
C’est un thriller très sombre que nous propose l’auteur portoricain avec Le diable sur mon épaule. Un ouvrage sur les cartels, marqué par la violence très présente dans le livre autour de meurtres, de trafic de drogue, dans un contexte social de pauvreté et de racisme.
L’auteur possède un talent d’écriture incroyable, capable de donner une dimension particulièrement réaliste lorsqu’il raconte différentes scènes de l’histoire. Le lecteur se retrouve totalement plongé dans l’univers du cartel, dans les bas-fonds de la société américaine et mexicaine. Certains passages du livre sont violents voire horrifiques (on trouve un petit côté fantastique dans l’ouvrage plutôt sympathique, moi qui n’aime pas plus que cela ce genre littéraire).
Le roman s’appuie sur des personnages judicieusement travaillés par l’auteur qu’ils soient du côté des "gentils" ou des "méchants", sympathiques ou antipathiques à souhait. Les chapitres courts donnent une véritable densité à la lecture qui s’avère rythmée par la descente aux enfers du personnage principal. On entre au fil des pages dans une aventure anxiogène, on est aux côtés de Mario dans un univers où l’atmosphère devient irrespirable qui nous pousse à tourner les pages pour savoir vers où l’histoire nous mène. L’addiction est totale, le livre une véritable réussite qui confirme le talent d’un auteur que certains présentent comme le Allan Poe latino. Quel superbe compliment ! |