Ce premier concert parisien des Spinto Band a déplacé les foules ce soir à la Maroquinerie.
Pourtant, il fallait avoir les nerfs bien accrochés pour se colleter la première partie : Montgomery.
Ces français cultivent un art assez spécial de la digression.
Certains titres sonnent carrément hardcore, voire très méchant, pour ensuite enchaîner avec du M "Leader Price" et des paroles affligeantes mais second degré of course.
Je n'ai rien contre ces jeunes gens, mais cette première partie m'a semblé durer une éternité.
Je n'étais visiblement pas le seul à être dubitatif, car les mines du premier rang étaient crispées et les applaudissements sonnaient "juste pour la forme".
Malgré tout, personne ne bronchait et n'osait s'éclipser au bar, de peur de se retrouver reléguer au fond pour la performance du Spinto Band.
Une fois que les jeunes américains ont débarqué sur scène, on n'a pas regretté notre pénitence.
Cheveux mi-longs filandreux, visages poupons, quelques stigmates d'une acné juvénile pour certains.
Mention spéciale pour le batteur avec un magnifique duvet, et au clavier avec son superbe T-Shirt Dreamcast.
Ne pas se fier à leur look d'ados débarqués du brevet des collèges, car en dépit de leur jeunesse, The Spinto Band étonne par sa maturité et sa maîtrise scénique.
Même une cheville tordue n'empêchera pas le bassiste de bastonner ses rythmiques impeccables. Les compositions de leur album s'enchaînent avec aisance et brio. On retiendra les versions vitaminées de "Trust vs Mistrust" , ainsi que de "So kind Tracy".
Le public en redemande, mais il faut être indulgent, ces jeunes hommes ne disposent que d'un album sous le coude.
Une prestation réjouissante et autrement plus excitante que leurs collègues "on-s'est-fait-signer-grâce-à-internet", Les Clap Your Hands Say Yeah. Exit les concerts mous du genou et les charismes de flanby. Place à l'enthousiasme juvénile des gandins de The Spinto Band !!!!
On a hâte de revoir sur nos terres les prestations passionnées de ces nouveaux trublions américains qui déménagent.
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