C’est encore une publication pleine d’audace que nous proposent les éditions Sonatine avec cet ouvrage écrit par Sam Knight s’appuyant sur une catastrophe peu connue du grand public. Sam Knight est un journaliste vivant à Londres qui écrit aujourd’hui pour le New-Yorker.
C’est justement après avoir écrit pour le New-Yorker un article consacré au bureau des prémonitions (article qui a reçu un grand succès) qu’il a décidé d’enquêter davantage sur ce sujet pour finir par en écrire un ouvrage, qui viennent de publier les éditions Sonatine.
Je vous imagine donc vous demandant, et c’est tout à fait légitime, ce que signifie ou représente ce bureau des prémonitions qui donne son titre à l’ouvrage.
Pour le comprendre et l’appréhender, il faut remonter à une catastrophe qui se produisit le 21 octobre 1966 à Aberfan, un petit village du Pays de Galles. Ce jour-là, un terrible glissement de terrain (un terril pour être plus précis emporta toute une partie du village d’Aberfan. Le bilan fut lourd avec 144 morts dont 116 enfants puisque l’école fut terriblement touchée.
Cette catastrophe entraîna au passage une polémique au Royaume-Uni puisque la Reine mis plus d’une semaine pour se rendre sur les lieux du drame. Elle fut à cet égard très critiquée par les Anglais pour son attitude.
Pour faire face à cette catastrophe, de nombreux spécialistes furent envoyés sur place. Parmi eux se trouvait un membre de la société de recherche psychique, un certain John Baker. Très vite ce dernier découvre que de nombreux habitants avaient "senti" quelque chose quelque temps avant la catastrophe. Une petite fille de dix ans avait rêvé d’une masse sombre au-dessus d’une école. Un jeune garçon avait fait un dessin évoquant la catastrophe. Au total, plus de 76 témoignages sont recensés dans ce sens de prémonitions.
Fasciné par ces découvertes, il met alors en place ce bureau des prémonitions dont la tâche est de récolter les rêves étranges, les visions prémonitoires et les sensations particulières. Très vite, les témoignages affluent.
L’ouvrage s’intéresse donc à partir de cette catastrophe, mais aussi d’autres survenant plus tard avec aussi d’étranges prémonitions, à la précognition. Est-il possible de prévoir les catastrophes ? Est-il possible donc de les éviter ?
A priori non si l’on décide de garder la raison mais la lecture de cet ouvrage dévoile des véritables faits et situations (des prémonitions troublantes) mais qui peuvent remettre en cause des idées préconçues. L’ouvrage est donc plutôt troublant nous permettant de nous interroger sur ces fameuses prémonitions, qui peuvent aussi être souvent des coïncidences beaucoup plus simples.
L’ouvrage est aussi l’occasion pour l’auteur de traiter de la société anglaise dans les années 60 et 70, de son système hospitalier, en particulier psychiatrique à travers l’hôpital où officiait le docteur Baker, touchée par un terrible incendie à la fin des années 60.
C’est au final un ouvrage fort intéressant que nous livre Sam Knight, sur ce personnage intrigant de John Baker qui mit en place pendant deux ans Le Bureau des prémonitions. |