Vous êtes sûrement comme moi, vous ne connaissez pas les ouvrages d’Eric Amber. Alors il est grand temps de vous rattraper avec la publication de l’ouvrage Le masque de Dimitrios aux éditions de l’Olivier.
Eric Ambler, auteur né au début du 20ème siècle, décédé en 1998 est considéré comme l’inventeur du roman d’espionnage moderne. Loin des clichés, cet écrivain à l’écriture d’une incroyable élégance a publié une vingtaine de romans devenus introuvables depuis des années. Ils reparaissent aujourd’hui dans des traductions intégralement révisées. C’est le cas avec Le masque de Dimitrios qui vient de paraître en ce mois de février. Une seconde publication arrivera en avril prochain, toujours aux éditions de l’Olivier avec Je ne suis pas un héros dont on reparlera sûrement sur Froggy’s Delight. D’autres publications de cet auteur sont aussi prévues pour 2025.
C’est donc autour du livre Le masque de Dimitrios que j’ai pu découvrir cet auteur à l’écriture incroyable qui maîtrise parfaitement les codes du roman d’espionnage et des thrillers. J’attends déjà avec impatience la publication d’avril à venir.
L’histoire se déroule en 1939 autour de Charles Latimer, auteur de romans policiers en panne d’inspiration, qui se trouve à Istanbul lorsqu’il rencontre le colonel Haki, chef des Services secrets turcs. Haki lui raconte une étrange histoire : celle de Dimitrios Makropoulos, un dangereux criminel dont le cadavre vient d’être repêché dans le Bosphore. Y voyant un sujet pour un prochain livre, Latimer se plonge dans les archives de la police, puis entame une enquête à travers l’Europe, sur les traces de cet homme aux multiples visages. Dimitrios est-il vraiment mort ? Peut-être est-il déjà trop tard pour se poser la question…
L’ouvrage nous raconte donc le périple européen de Charles Latimer le menant dans de nombreuses destinations, de la Turquie à la France en passant par la Grèce et la Bulgarie où il va rencontrer de nombreuses personnes bien différentes avec des évènements historiques qui jalonnent son parcours qui sont bien réels.
L’objectif de tous ces voyages est d’en apprendre davantage sur ce Dimitrios à travers de nombreux témoignages qui vont l’emmener, et le lecteur aussi vers la vérité. On est donc véritablement dans un roman d’espionnage, avec une intrigue parfaitement construite, complexe mais facile à lire avec des personnages très bien écrits qui prouvent le talent littéraire de l’auteur.
La qualité de l’ouvrage, au-delà de l’intrigue et de son histoire repose à mon avis sur la précision de l’écriture, sur les descriptions des personnages et des scènes qui donnent un véritable rythme à la lecture, l’auteur jouant au passage sur des temps de lecture parfois lents quand d’autres moments du livre s’emballent pour proposer un rythme beaucoup plus rapide.
On sort de cet ouvrage le sourire aux lèvres, ravi d’avoir eu cette lecture efficace et fluide, conduite avec habilité par Eric Ambler. On comprend au final aisément pourquoi Eric Ambler fut autant admiré par John Le Carré, un autre maître incontesté du roman d’espionnage. |