D'après le livre de Bertrand Guillot, adaptation et mise en scène de Hugues Duchêne, avec Maxime Pambet.
Jadis, tous les mois, Alain Decaux racontait. C'était en cela que le service public télévisuel pouvait justifier sa redevance. Il racontait, face caméra, les yeux dans les yeux des Français, des grands événements de leur Histoire avec un grand "H".
Si quelqu'un conteste la subvention consacrée aujourd'hui au Théâtre 13, on pourra lui rétorquer la même chose que pour la chaîne qui employait Alain Decaux : il fait l'éducation historique de ses spectateurs.
En adaptant pour la scène l'ouvrage de Bernard Guillot, L'Abolition des privilèges (Edition Les Avrils), Hugues Duchêne reprend avec brio les rênes de l'histoire à destination du grand public. Mais contrairement aux "historiens" de marché qui ne parlent que des rois et des reines, de la vie à la cour et de la couleur du tapis rouge des châteaux, il va s'attacher à un moment-clé et unique dans la Révolution française, celui où les privilégiés "éclairés" dans la nuit du 4 août 1789 se délestent de leurs privilèges.
Seul, au centre d'un quadrilatère entouré de chaque côté par un public censé représenté un des ordres issus des Etats-Généraux, Maxime Rambet est un conteur passionnant qui interprète la prose elle-même très érudite de Hugues Duchêne.
Evidemment, en termes théâtraux, on est assez loin du rendu des derniers spectacles de Joël Pommerat, mais on s'en contentera parce que l'exposé est clair, le propos didactique et sans outrances idéologiques.
On conseillera à Hugues Duchêne de ne pas faire de comparaisons hâtives entre les privilégiés d'hier et tous les milliardaires / réactionnaires d'aujourd'hui. Pour s'en prendre à Musk et Arnaud, une soirée théâtrale n'y suffirait pas.
Philippe Person
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