Réalisé par Xavier Bélony Mussel. Comédie. 72 minutes. Sortie le 10 avril 2024. Avec Michèle Brousse, Xavier Bélony Mussel, Philippe Saïd, Belen Lorenzo, Laurent Lévy, Xavier-Adrien Laurent, Jean-Yves Duparc.
Rien qu'avec son titre, "Le Naméssime" risque de repousser les quelques spectateurs de bonne volonté qui s'y seraient aventurés, attirés par l'affiche, qui a du coûté aussi cher que le film puisqu'elle est signée Floc'h
Dommage ou tant mieux ? Ce sera selon ce qu'on attend d'un film. Si l'on est là pour l'histoire, comme on dit. Une histoire qui fait rêver ou qui distrait de sa semaine de travail ou de chômage. Eh bien, il faudra sans doute passer son chemin et tenter le blockbuster d'â côté.
Si tant est que la énième aventure des "Avengers" puisse voisiner quelque part avec "Le Naméssime" On suppose d'emblée que ce vilain petit canard cinématographique ne sera pas dans un complexe mais dans un simplexe où l'on est friand des objets filmés pas très identifiés. Et puis, c'est sûr que l'histoire est simple, d'aucuns diront simplette...
Un professeur de cinéma, du genre à fréquenter "The Film Factory" décide - enfin ! - de réaliser de ses propres ailes un long métrage. Et pour se faire, cela aura lieu dans une grande maison de campagne où pourront loger la dizaine de participants à cette expérience dans laquelle, brisons le suspense, ils vont surtout manger (en silence selon les vœux du fou filmant) et passer quelques jours au vert, dans une ambiance digne de "Pastorale" d'Otar Ioselliani, grand cinéaste quand il était géorgien et sans Bonitzer au scénario.
Il est temps d'expliquer le titre : "naméssime", c'est "cinéma" en mauvais verlan auquel on a ajouté une syllabe finale qui rappelle "sublimissime" ou "schtroumpfissime".
Il ne faut pas se le cacher non plus : pour la plupart des regardants, le mot en "issime" qui leur viendra aux lèvres sera "nanarissime".
On parlera donc aux quelques personnes tolérantes, ou complètement à l'ouest, qui trouveront des qualités au film et s' y amuseront pendant que les autres s'amuseront banalement aux "Tuche 23" ou au Quentin Dupieux du mois.
Xavier Bélony Mussel a décidé de faire un film sous le signe du hasard, guidé par des méditations bouddhistes intempestives. Les spectateurs potentiels qui trouveront ce début de non-scénario passionnant ne seront pas déçus du voyage et les plus cinéphiles d'entre eux pourront même ajouter à leur besace remplie de mots d'auteur l'admirable "passe-moi la chicorée" prononcée par la géniale Michèle Brousse, qui sera bientôt aussi mythique que "Tiens ta bougie, droite", qu'on pouvait entendre dans le fameux "Marie-Martine" d'Albert Valentin.
On peut prédire que "Le Naméssime" de Xavier Belony Mussel sera bientôt culte et l'on garantit que tous ceux qui le verront ne seront pas près de l'oublier.
En tout cas, si l'est une certitude qu'on ne peut pas contester, c'est qu'il vaut mieux vaut aimer "Le Naméssime" qu' "Anatomie d'une chute" dont le "merveilleux scénario" paraît bien plus aléatoire que celui de la joyeuse pochade de Xavier Belony Mussel. |