C’est déjà l’automne à Londres, l’excuse parfaite pour me replonger dans la collection été de La Route du Rock 2024, qui fêtait les 30 ans au Fort de Saint-Père. Moi, je fête mes 20 ans de Route (au camping !) et je n'en ai pas raté une (si ce n’est la collection Bulle de l’ère Covid).
Cette année, c’est un peu le bilan pour moi. Même si je n’aime pas les bilans, revoir des groupes de la programmation de 2004 m’y force un peu malgré moi : Blonde Redhead et Air y étaient. Et puis d’autres groupes y sont passés entre temps : Slowdive, Protomartyr, Soulwax…
Jour 1
En ce premier jour, j’arrive à la fin du concert d’Enola sur la scène des Remparts mais je prends toute l’énergie que je peux et qui va donner le ton pour la suite.
Et c’est Kae Tempest qui ouvre la scène du Fort ! Jamais vu.e jusqu’ici, je suis ravie. Kae est heureux.se d’être ici et a visiblement beaucoup d’amour à donner, tellement qu’on a envie de lui faire un câlin. Si j’étais encore prof d’anglais, j’aurais fait étudier ses textes à mes éleves. Big love !
On enchaîne avec Nation Of Language, sous influence 1980, mais qui passe plutôt bien ! Ça mange pas pain mais c’est frais et ça fait du bien avant de retrouver la scène du Fort pour Slowdive.
Je suis toujours contente de les voir, j’adore les projets solo de Neil Halstead.
Ce soir ils sont carrés, efficaces… tout comme The Kills qui enchaine.
Ils ont vieilli mais sont toujours le duo le plus sexy du rock.
Je les avais trouvés plus hot dans la petite salle de Pryzm à Kingston en octobre dernier (un des avantages de la vie Londonienne).
Soulwax arrivent avec la même scénographie que la dernière fois : un cube et trois batteries. J’aimais bien Soulwax du temps où "Too many DJs" était une chanson. J’ai jamais vraiment accroché à leur virage dansant. Je suis fatiguée, je n’ai plus de jambes, je vais me coucher.
Jour 2
On est vendredi matin au camping. On se fait réveiller par 2 heures de balances d’Etienne Daho… et la pluie. La pluie c’est normal, parce que Blonde Redhead joue ce soir !
Il pleut même tellement en fin de journée que quand Deeper et ensuite Bar Italia jouent, je suis encore dans la tente à attendre l’accalmie… qui vient brièvement pour Blonde Redhead, mais très vite, ça recommence à tomber. On apprendra plus tard qu’ils ont demandé un arc-en-ciel pour leur prochain passage malouin. Moi je dis non. Pour un arc-en-ciel il faut de la pluie !
Les têtes grises sont bien là et le site est plein pour Etienne Daho. Entre la pluie, l’interdiction de prendre des photos et mes goûts incompatibles, j’en profite pour aller manger. Daho c’est un set d’1 heure 30, mais en ressenti c’est plutôt 3 heures.
La pluie finit par s’arrêter pour un des meilleurs concerts de cette année à mon avis : Metz ! Ils m’ont fait bien fou, et ils ont replacé le rock dans la Route du Rock, il était temps (ils passent par la France début novembre avec ?enn en première partie, courrez-y !).
Avoir Fat Dog après c’était parfait, mais e n’ai pas voulu braver la boue pour voir de près. Oui, la boue est toujours un sujet à la Route du Rock mais François Floret (directeur) a promis de voir ce qui peut être fait avec la mairie pour l’année prochaine. On croise les doigts.
Jour 3
C’est samedi et on a une annulation de dernière minute. Pas de Beach Fossils ce soir. Remplacés par Astral Bakers qui joueront donc à 21h au lieu de 19h sur la scène des Remparts. Entre temps, je profite du tout début et de la toute fin de Timber Timbre, un peu cheesy mais pas désagréable. Leur set clash avec la conférence de presse bilan.
Bilan positif d’ailleurs avec 20000 entrées (contre 17000 en 2023), des artistes qui rognent leurs cachets (Daho, Air, Blonde Redhead, Protomartyr), bonne nouvelle avec un budget artiste de 500.000€.
22h, l’heure de prendre l’Air, tournée anniversaire de Moon Safari… mais en version karaoké, quasi instrumentale. Dommage. Ils étaient dans le cube à cinq mètres en arrière de la scène. Je préfère garder le souvenir de 2004.
Protomartyr arrive et cette fois, je brave la boue de la veille pour aller à la scène des remparts.
Le chanteur a pris de la bouteille. Et pas qu’au figuré. L’énergie punk fait du bien, dommage qu’il ressemble au fils caché de Winston Churchill et François Hollande, j’accroche un peu mois que la première fois mais le groupe reste jouissif.
Plus jouissif encore cette année : Meatbodies !
Du gros son bien crade, des guitares bien lourdes, le kiff ! A suivre, à voir et à revoir !
Et hop, c’est la chenille qui redémarre ! Record battu cette année encore !
J’essaie d’aller voir Dame Area mais ça crie un peu trop aigu à mon goût, alors direction l’accrobranche (si, si), lieu des afters de cette année avec une Jessica Winter en feu. Chouette show mais le public masculin a l’air de plus être là pour le physique de l’artiste. C’est étouffant, je sors.
Je retrouve les copains, pense aller me coucher, quand soudain j’aperçois, à côté du bar, les mots "crêpes" et "café". Il est 4 heures du matin, je suis à l’after avec ma galette végétale pas très agréable et mon infusion aux fruits rouges, alors que certains reprennent des peintes. Je vieillis. Et La Route du Rock aussi.
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