Robert Goddard est un auteur qui n’a de cesse de m’épater de par ses publications fréquentes (une par an en moyenne), différentes les unes des autres mais toujours terriblement efficaces pour ce qui est de tenir en haleine le lecteur qui traverse ses ouvrages.
C’est déjà son 13ème ouvrage qu’il nous propose, tous publiés chez Sonatine, également disponibles en Livre de Poche. C’est déjà le septième que nous chroniquons sur notre site, toujours pour notre plus grand plaisir et on a bien l’intention de vous parler des prochains.
Autour de cette couverture qui sent bon la nostalgie et les années 70, l’auteur nous rappelle que le passé est souvent imprévisible.
En 1977, huit jeunes étudiants activistes se partagent une maison au 18 Barnfield Hill, à Exeter. Ils y prônent le pacifisme, le féminisme, le socialisme. Jusqu'au jour où deux d'entre eux, Alison et Peter, disparaissent dans des conditions étranges.
En 2019, Umiko Wada travaille pour un détective privé tokyoïte. On lui demande de se renseigner sur le suicide d'un homme d'affaires japonais dans une chambre d'hôtel londonienne, à la fin des années 1970. Rapidement, son enquête s'oriente vers les ex-locataires du 18 Barnfield Hill. Si pour la plupart ceux-ci se tiennent aujourd'hui à distance de leurs idéaux de jeunesse, il suffit de bien peu pour faire resurgir les fantômes du passé.
C’est encore un très bon Goddard que nous proposent les éditions Sonatine, un thriller bien construit qui, et cela me plaît beaucoup, a une dimension historique et politique. L’intrigue se développe sur deux temporalités, deux époques bien différentes et donc deux histoires qui s’entremêlent subtilement sous la plume de l’auteur anglais.
L’intrigue est certes un peu complexe, sûrement dû au fait qu’il y a quand même beaucoup de personnages (avec des noms japonais et / ou islandais pas toujours simples à mémoriser). Les ramifications sont nombreuses, le lecteur prend plaisir à les découvrir au fil des pages autour de cette histoire qui est bien loin d’être un long fleuve tranquille.
Ceux qui sont habitués à lire des livres de cet auteur ne seront ni surpris ni dépaysés car l’anglais nous impose toujours avec ses livres une bonne dose d’attention et de concentration pour ne rien perdre de ses histoires tortueuses et alambiquées, néanmoins très bien construites et passionnantes.
Ça grouille de rebondissements et de fausses pistes qui entretiennent un suspense nous embarquant vers une fin bouillante et débridée qui nous confirme que l’auteur est un grand maître du polar. |