Urge, c’est un groupe formé autour de 5 personnes venant d’autres
groupes avec pour point commun l’amour du post-punk et de la cold wave.
Pour en finir avec les présentations, on retrouve donc des membres de
Plebeian Grandstand (Adrien Broué, Simon Chaubard), Rallye (Hugo Dupuis), BRUIT <, M83, Kid Wise (Clément Libes).
Cela étant dit, le vrai sujet à propos de ce groupe composite n’étant
pas forcément le qui (quoi que ça aide d’avoir des musiciens de la
qualité de ceux sus-cités) mais le quoi (combien de super groupes sur
le papier ont accouché d’albums moyens au final ?). Et le quoi s’appelle Here / After et c’est un solide condensé de cold
wave / post-punk avec un son ultra propre et qui nous plonge
immédiatement dans le meilleur du genre.
De Depeche Mode à Interpol en passant par The Cure qui auraient fait
une cure (ah ah) de vitamines, on retrouve tout ce que l’on aime dans le
genre. Il y a même un petit côté Fields of the Nephilim ou Sisters of
Mercy (OK boomer comme disent les gens plus jeunes que moi) sur "Corrupted" ou "Stabbed another back" beaucoup plus dur et radical,
tant dans le chant que dans la musique mais avec une production bien
plus musclée et puissante.
Voix puissance, basse qui vous secoue les poils, guitares tranchantes
et batteries lourdes, la panoplie parfaite pour passer l’hiver blotti
au coin du feu et faire une cure de mélancolie et de noirceur. Mais
une belle noirceur, du Soulage auditif à déguster en gourmet (oui, il
y a beaucoup trop de sens différents en action dans cette phrase).
Que ce soit sur "Of georgics" et son côté Dave Gahan dark ou les
guitares "curistes" de "Surrenders", on est à la fois en terrain connu
tout en allant de surprise en surprise tant Urge maîtrise son sujet.
Alors est-ce que Urge est overkill ? Oui, Urge est une bonne surprise
et cet album est chaudement recommandable. Reste à voir s’il s’agit
d’un album parenthèse dans la carrière de chacun des membres du
quintet ou un groupe qui a l’avenir devant lui, en tout cas il le
mérite !