Spectacle écrit et mis en scène par Fabrice Tosoni avec Carine Ribert et Lily Rubens.
Un centre hospitalier à Annecy. Deux femmes en proie à une inquiétude extrême attendent des nouvelles. L'une de son enfant et l'autre de son mari. Dans ce hall d'attente, le passé leur revient et elle essayent d'analyser ce qu'elles auraient pu faire pour qu'il en soit autrement.
La scénographie de Capucine Grou-Radenez, sobre mais évocatrice, permet au spectateur d'être au plus près des deux femmes et de leur histoire. Au fond, une rangée de néons comme les lignes parallèles qui vivent le drame au même moment. Les couleurs changeantes créant différentes ambiances.
L'écriture de Fabrice Tosoni, d'une grande finesse, s'attache aux choses impalpables et imprévisibles, aux détails et évoque le hasard dans ce drame implacable. Il est question ici du libre-arbitre et des choix de chacun qui déterminent ou non le cours des choses.
C'est très bien écrit et finement observé avec, comme dans ses pièces précédentes, toujours le sens des répliques qui font mouche.
"Le destin se moque des choix" est avant tout une pièce de comédiennes. Un très joli cadeau offert à ses actrices fétiches, Lily Rubens et Carine Ribert, déjà très émouvantes dans "Pot de colle" où on avait pu apprécier leur belle complicité de jeu.
Les deux comédiennes en permanence d'une extrême justesse passent avec fluidité de l'humour à la gravité. Elles composent une belle galerie de personnages (dont une réjouissante typologie des personnes attendant aux urgences, c'est très bien vu).
Un duo huilé qui fonctionne et qui porte avec talent et fluidité cette pièce poignante, mise en scène avec une vraie délicatesse par l'auteur, qu'on suit avec intérêt. Les lumières fines de Julien Ménard et la musique électro de Mathias Louis mettent en valeur ce suspens qui monte crescendo.
Carine Ribert et Lily Rubens sont bouleversantes et enthousiasmantes dans ce travail profondément humain qu'on ne saurait évidemment trop vous recommander d'aller voir ! |