Moonman, Cabale, Maps of Jupiter ou Desmond Korma ont en commun leur leader Michel Malégeant. Incroyable touche-à-tout, il est aussi à l’aise avec la guitare que le chant, mais c’est aussi l’homme à la tête de son label Greed Recordings qui compte quelques belles signatures à son compteur (General Bye Bye, Action Dead Mouse, Cornflakes Heroes, My Own…).

Vous l’aurez compris, Desmond Korma ne vient pas de nulle part et si vous avez raté le précédent EP Wreckage sorti en 2020 accompagné d’un single "Shades of Black", il est temps de vous rattraper avec l’arrivée d’une nouvelle livraison : Polycrystal.

Sur les 7 titres de Polycrystal, 25 minutes au total, on retrouve Desmond Korma où on l’avait laissé en 2020. Il continue de tracer son sillon au travers de ses influences en ajoutant cette patte qui caractérise toutes les productions de Michel, ce je-ne-sais-quoi dans le son de guitare et dans sa façon de chanter qui le rend aisément reconnaissable. Pourtant, on est transporté sans résistance dans les univers qu’il nous fait traverser au travers de ces 7 titres.

De Pavement à Blonde Redhead, en passant par quelques piliers de l’indie pop américaines (Smog, Sebadoh, il évoque lui-même la Cat Power des débuts...), on retrouve les influences sans jamais tomber dans le plagiat.

Ce Polycrystal, qui se veut un peu Lo-fi (comprendre avec une certaine économie de moyens, ce qui n’est pas synonyme de son bâclé ou de guitare désaccordée) et créé dans une certaine urgence est pourtant encore un cran au-dessus des deux précédents disques.

Plus affirmé, plus abouti, plus long aussi, le double de Wreckage, ce qui nous laisse le temps de nous imprégner davantage de l’univers de Desmond Korma et de ses histoires, car chaque titre a un thème bien défini et le texte n’est pas en reste (parfois énigmatique sur "Samurai", parfois plus introspectif : "To travel with no compass").

Quoi qu’il en soit, si vous aimez les guitares qui viennent hypnotiser vos oreilles, les mélodies entêtantes et un peu sombres mais avec toujours une lueur quelque part, jetez d’urgence une oreille sur ce Polycrystal 100% made in France mais qui n’a pas à rougir face à ses aînés de tutelle d’outre-Atlantique.