Est-ce véritablement parce qu’elles sont jugées trop "faciles", pas assez "virtuoses" que les Sonatines pour violon et piano de Schubert, ou à l’inverse d’une telle difficulté comme la Fantaisie qu’elle est souvent qualifiée d’injouable que ces œuvres sont si peu jouées ?
Saluons alors ce disque des sœurs Milstein regroupant les trois sonatines, la sonate, le rondo brillant et la fantaisie. Avec brio (et l’excellent choix du piano Blüthner de 1857 et ces belles sonorités d’une finesse éclatantes qui contraste avec le tranchant du violon), elles font chanter les sonatines, font briller la sonate en la majeur, virevolter le rondo brillant et la fantaisie. Tout ici sonne avec beaucoup d’expressivité, un naturel absolument désarmant (dans la sonatine n°1 par exemple), avec des choix clairs, argumentés qui permettent aux deux instrumentistes de rendre toutes leurs lettres de noblesses (et ces pièces n’en manquent pas) à ces œuvres. Incontournable.