Texte d'Alfred de Musset adapté et mis en scène par Philippe Calvario avec Zoé Adjani, Philippe Calvario, Mikaël Mittelstadt en alternance avec Pierre Hurel (les 9 et 23 janvier 2025), Hameza El Omari, Delphine Rich, Christof Veillon.
A Naples, le jeune Coelio est éperdument amoureux de la belle Marianne et n'a de cesse de tourner autour de sa maison. Celle-ci, mariée à Claudio, un juge riche et puissant, ne sort que pour aller à la messe.
Voyant le mal profond de son meilleur ami, Octave, débauché cynique et accessoirement cousin du juge, promet d'intercéder en sa faveur auprès de Marianne. Malheureusement, celle-ci s'éprend de lui et, lassée de la vie quasi-monacale que lui fait vivre Claudio, décide de prendre un amant.
Drame romantique du XIX ème par excellence, "Les Caprices de Marianne", qui montre les différentes facettes de l'auteur lui-même, se concentre autour du triangle formé par les trois personnages principaux (Marianne, Octave et Coelio).
Dans sa mise en scène, Philippe Calvario, fidèle à son habitude, offre une version à la fois moderne et proche du texte original. Octave est un dandy précieux qui fuit sa propre vie et ne fait plus grand cas de l'amour. Il l'interprète lui-même avec juste ce qu'il faut de roguerie.
Mikaël Mittelstadt est un très convaincant Coelio brûlé d'un amour absolu. Enfin, dans le rôle-titre, Zoé Adjani est épatante de présence, de justesse et de force. Elle donne une vraie intériorité à son personnage et compose une Marianne très émouvante.
Dans les autres rôles, Delphine Rich est absolument formidable en Hermia. Hameza El Omari (Malvolio et Tibia), une belle révélation. Et Christof Veillon joue un Claudio aussi vil qu'inquiétant.
Tous ces personnages se croisent dans cette mise en scène enlevée et tourbillonnante où les panneaux tournoyants (scénographie superbe de Roland Fontaine) donnent des angles différents de la demeure de Claudio, avec la musique impeccable de Christian Chiappe et les superbes costumes d'Aurore Popineau, le tout créant un splendide univers.
On se laisse emporter dans ce spectacle flamboyant et intense qui donne aux mots d'Alfred de Musset toute leur acuité et leur poésie. Et laisse l'amertume essentielle au drame.
Une bien belle réussite ! |