Réalisé par Michael Gracey.
Biopic, musical. 2h16. Sortie le 22 janvier 2025. Avec Johno Davies, Steve Pemberton et la voix de Robbie Williams.
Quand on s'intéresse, même de loin, à la pop ou à la variété anglaise, on n'ignore pas le nom de Robbie Williams. Pour ceux qui n'en savent rien, il pourrait s'agir d'un David Bowie qui n'essaie pas de jouer les intellectuels ou les dandys bizarres. Comme David Robert Jones, Robbie - n'en déplaise à ses fans - est un chanteur de variétoche dont le rêve (presque atteint) inculqué par son père aurait été d'être un crooner à la Frank Sinatra.
Better Man de Michael Gracey, le biopic qui lui est consacré, n'est pas un film comme les autres. Déjà, ce n'est pas commun de raconter la vie d'une star qui a 50 ans et est en plein forme. Pas raflé à 27 ans par l'une de ses addictions, alors qu'il le méritait largement, il se voit donc honoré d'une biographie filmée, chose rarissime. Encore plus rarissime : il n'est pas physiquement présent sous ses traits habituels mais il est incarné par un chimpanzé numérique. Pour compliquer un peu plus la situation, il n'habite pas La Planète des Singes mais cette bonne vieille Terre où il est le seul singe dans un monde normal, ou à peu près puisque l'action se passe principalement en Angleterre.
Oh... un dernier détail : Robbie se double lui-même. Excellente idée qui va permettre de l'entendre dans tous ses tubes. C'est là que le spectateur moyen qui croit l'ignorer s'apercevra qu'il en sait plus qu'il ne le croit sur le créateur du méga-tube "Angels".
La première et principale question à laquelle il faut répondre est de savoir si l'idée, amusante et intrigante de représenter le chanteur en singe, tient la route et n'est pas un gadget. Franchement, Robbie en primate, vu comment il se comporte dans son existence, n'est pas une faute de goût. Elle ne gêne pas non plus pour suivre son histoire depuis son enfance. Mais elle ne serait pas non plus suffisante pour tenir en haleine le spectateur. Michael Gracey l'a parfaitement saisi et sait qu'au bout d'un quart d'heure, tout le monde s'est accoutumé aux singeries du chanteur. Il s'est contenté de décrire par le détail les nombreuses péripéties dont est jalonnée l'existence du sieur Williams. En fil rouge, il s'est appuyé sur l'intense relation entre Robbie et son père, qui se voyait jeune en Sinatra et a tout fait pour que son fils réussisse là où il a échoué. Toute une partie du film sera consacré à sa prime jeunesse, quand il va tout faire pour intégrer un boys band qui se révèlera l'un des plus célèbres en provenance d'outre-Manche : Take That.
Aventure qui le mène à la richesse et à la gloire, tout en incarnant le "bad boy" du groupe. Comblé de disques d'or et de récompenses, il n'en est pas moins le vilain petit canard parmi ces jeunes gens bon chic bon genre au point qu'il sera viré de leur Olympe... Dès lors, la vie du chanteur est faite de hauts et de bas, d'un long retour au sommet des hits peuplé de drogues, de boissons et d'excentricités. Il y croisera les frères Gallagher et aura sa part dans les démêlés entre les deux frangins d'Oasis...
Better Man est bien un biopic avec toutes les recettes et les ficelles du genre. Schématiquement, le film de Michael Gracey commence dans une ambiance à la Ken Loach pour se rapprocher de celle d'Une étoile est née. On ne s'ennuie jamais et le réalisateur parvient à éviter les écueils du mélo et de l'hagiographie. On en ressort en en sachant bien plus sur Robbie Williams et, sans forcément l'aimer davantage, on aura du respect pour cette carrière qui s'étale désormais sur plus de trente années bien remplies.
Un bon film populaire à grands moyens qui ne se moque jamais de son public. Se voit sans rougir et sans avoir honte de son cœur de midinette ou d'artichaut.
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