Un seul matin doux
(Médiapop Records / Kuroneko) janvier 2025
Après un premier album en 2023 intitulé Nos absences futures sur lequel sont venus poser leur voix rien de moins que Barbara Carlotti, Françoiz Breut ou encore Chloé Mons et un EP en compagnie de Bill Pritchard (Delphine), revoici le discret Samuel Lequette alias HyperRêve qui revient avec Un seul matin doux, objet hybride entre un long EP et un trop court album. 8 titres et 25 minutes. Mais qu’importe le flacon tant qu’on a l’ivresse.
Cet album réunit à mon sens le meilleur des deux précédents disques de HyperRêve. Des mélodies cristallines héritées de la collaboration avec Pritchard et des textes magnifiquement poétiques aux airs de Frédéric Lo.
Si son album Nos absences futures faisait la part belle aux voix féminines, ici Samuel Lequette a invité quelques musiciens, et non des moindres : Marc Ribot, Lee Ranaldo, Mirabelle Gilis, Yan Pechin sont au casting. Rien que ça.
Alors attention, pas de délire technico technique, pas de démonstration de virtuosité, juste des musiciens à l’écoute du réalisateur pour un album chargé d’émotions. "S’enfuir" pourrait valoir à lui seul l’achat de cet album. Ce titre qui sonne comme du Miossec est d’une beauté et d’une évidence incroyable.
Quant à "La liberté" et sa construction plein de ruptures et de guitares aventureuses, oscillant entre spoken word et mélodie impeccable, il ne fait que enfoncer le clou avant de laisser la place au titre le plus pop "Rien personne nulle part jamais" qui pourrait bien être un tube avec sa cavalcade mélodique très anglo-saxonne.
On frôle également le sublime sur "Une île" avec un côté indiciblement désuet et pourtant indémodable, un songwriting comme on n’en fait plus beaucoup pourrait-on dire si on était un vieux réac.
Il y a la classe d’une Frédéric Lo, l'élégance mélodique d’un Fontaine Wallace, la force d’un Miossec, et même parfois quelques similarités vocales avec Lavilliers (notamment la prosodie de "J'aime" qui nous embarque sans crier gare).
Chaque titre est comme une évidence, on a l’impression de les avoir toujours entendus tellement ils semblent parfaits, évidents, ils glissent dans nos oreilles comme un cours d’eau dévale la montagne, c’est fluide, élégant et un peu magique. Seulement 8 titres, 25 minutes de bonheur qui s'écoutent en boucle sans lassitude (je peux en témoigner tant ce disque m’accompagne déjà depuis quelque temps).
Probablement un de mes grands disques de musique française (peut-on simplement parler de chanson au risque de paraître un peu limité ?) de l’année même si on n’est qu’en janvier.
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