Spectacle écrit et mis en scène par Jean-Philippe Daguerre avec Jean-Jacques Vanier, Aladin Reibel, Raphaëlle Cambray, Théo Dusoulié, Julien Ratel, Juliette Béhar, Jean-Philippe Daguerre.
En 1958 dans la ville minière de Noeux-Les-Mines. Simone tient le bistrot local où se retrouvent son fils Pierre et son meilleur ami Vlad, tous deux accordéonistes dans l'harmonie locale dirigée par son mari, Sosthène, aussi musicien que philosophe.
Dans cet univers où le charbon envahit la vie et la santé des habitants, chacun tente de trouver son bonheur entre le potager, la volière à pigeons et le football.
Quand le premier poste de télévision débarque dans le café, tous se réjouissent de pouvoir regarder la coupe du monde en Suède qui débute et les exploits de Kopa, un ancien mineur que le père de Vlad a connu et aidé.
Et il y a Leïla, la fille d'un mineur marocain, qui joue de l'accordéon elle-aussi et dont l'arrivée va bientôt avoir de l'effet sur le duo Pierre et Vlad...
Jean-Philippe Daguerre n'en finit pas de nous émerveiller. Il propose avec "Du charbon dans les veines" une fantastique pièce sur un lieu et une époque qui touche autant qu'elle captive.
Il a écrit un texte tout en demi-teintes, aux scènes splendides, chronique déchirante restituant une ambiance particulière et qui dans la veine du néo-réalisme italien au cinéma suit avec tendresse un petit groupe d'hommes et de femmes dans le même bateau.
La mise en scène de Jean-Philippe Daguerre parvient à mettre son texte brillant en valeur. S'appuyant sur la scénographie épatante d'Antoine Milian dans les nuances de gris et la lumière efficace de Moïse Hill, les costumes superbes de Virginie H et la musique si évocatrice d'Hervé Haine, il propose des jolies transitions et des effets réussis pour dérouler sa chronique avec bonheur.
Les comédiens sont tous, il faut le signaler, exceptionnels. Juliette Behar, Théo Dusoulié et Julien Ratel sont aussi justes et émouvants qu'impressionnants à l'accordéon (et au chant pour Juliette Béhar, lumineuse).
Raphaëlle Cambray est une Simone formidable, à la fois drôle et pleine de bon sens. Mais aussi terriblement poignante. Aladin Reibel et Jean-Philippe Daguerre sont tous deux épatants d'humanité.
Et puis il y a Jean-Jacques Vanier, magnifique, qui avec le personnage de Sosthène, casse la baraque. Son clown triste bouleverse et donne à ce spectacle la marque des grandes réussites.
Une merveilleuse histoire d'amour et d'amitié entre humour et émotion qui aborde plusieurs thèmes avec une grande délicatesse. Un grand coup de cœur ! |